CÉRÉALES, POUDRE DE LAIT, HUILES ET SUCRE 10 milliards de dollars pour 4 produits
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Ces produits sont subventionnés par l'Etat et constituent près de 20% des importations algériennes
Bon an mal an, l'Algérie casque au moins 10 milliards de dollars pour l'importation de quatre produits qui constituent l'essentiel de son alimentation. Elle importe essentiellement des céréales (blé dur et blé tendre, orge, maïs), de la poudre de lait, de l'huile et du sucre. Ces produits sont subventionnés par l'Etat et constituent près de 20% des importations algériennes qui étaient estimées à 16% en 2010. «Nous avons reconstitué nos stocks dans le cadre de la politique de régulation», a déclaré hier, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Parlant de la facture alimentaire qui est toujours importante en Algérie, le ministre considère qu'«il faut prendre en compte le contexte dans lequel nous nous trouvions en 2011 et même en 2012. Il faut donc créer une sorte de sérénité».
Pour l'Algérie qui importe essentiellement quatre produits: céréales (blé dur et blé tendre, orge, maïs), poudre de lait, huiles et sucre, le ministre considère que «ces produits font l'essentiel de nos importations. Nous travaillons sur les céréales pour améliorer le rendement des terres. De campagne en campagne, nous notons une amélioration du rendement à l'hectare. Mais le retard ne pourra pas être rattrapé d'un coup de baguette magique».
Abordant la manière d'améliorer les petites exploitations agricoles et d'élevage, M.Benaïssa a soutenu que son but, à travers la politique de Renouveau rural, est d'améliorer le niveau de vie des populations des espaces ruraux. «Il n'y aura pas de développement durable s'il ne touche pas l'ensemble du territoire sans exclusion ni marginalisation aucune», a-t-il soutenu. C'est avant tout, un travail de fourmi, selon M.Benaïssa qui se félicite des résultats obtenus. Par ailleurs, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), la facture alimentaire a dépassé en valeur les 10 milliards de dollars fin 2011. Un taux de produits alimentaires dans les importations qui se situe, selon le ministre, dans la moyenne des dix pays méditerranéens formant le groupe des 5+5 et qui varie entre 10 et 30%.
D'ailleurs, le groupe des 5+5 (pays du Maghreb + Portugal, Espagne, Italie, France et Malte) est en discussion à partir d'hier à Alger de la question de la sécurité alimentaire et des changements climatiques. Rachid Benaïssa a souligné à cet effet, que «la sécurité alimentaire n'intéresse pas uniquement l'Algérie. Cette question est inscrite dans tous les agendas politiques des grandes rencontres. Il y a une prise de conscience collective surtout après la crise alimentaire de 2007 et 2008».
Aujourd'hui, de l'avis du ministre de l'Agriculture, c'est un regard nouveau qui est porté sur le commerce des produits agricoles au niveau national ou international. «Nous avons revitalisé un certain nombre d'unités de stockage et établi des conventions avec des opérateurs privés nationaux. Nous construisons ce réseau graduellement. Cela ne relève pas uniquement d'une décision administrative. Il faut que les gens soient convaincus de cela», a-t-il indiqué.
Le ministres est formel: les agriculteurs doivent produire sans avoir peur de vendre leurs produits et que les commerçants cèdent leurs marchandises à prix stable sachant qu'en vendant plus, ils gagnent plus. C'est ainsi qu' «il n'y aura plus de place pour la spéculation», a-t-il estimé. A l'état actuel des choses, le ministre ajoute: «Nous constatons un certain frémissement. Nous n'avons pas encore atteint les niveaux souhaités», a-t-il fait savoir.En somme, libérer les initiatives des agriculteurs et l'investissement dans l'agriculture, de l'avis du ministre, sont parmi les objectifs de la politique menée par son département.
A la question de savoir si notre sécurité alimentaire sera à l'abri, le ministre a répondu: «Si nous continuons sur ce rythme, nous améliorerons nettement notre production et nos rendements. Nous sommes sur la bonne voie, il faut sécuriser davantage les agriculteurs, parce que ce sont eux les créateurs de richesse.»