genre: drame
année: 1979
durée: 1h55
l'histoire: En 1974, Elisa Garcia, une petite fille, est retrouvée morte à proximité de Marseille. Rapidement, Christian Ranucci devient le suspect numéro 1 et fait arrêter. En garde à vue, il avoue tout d'abord mais revient encuite sur ses aveux.
La critique d'Alice In Oliver:
Difficile de retracer une telle affaire judiciaire. Je parle évidemment de l'Affaire Christian Ranucci, condamné à la peine de mort en 1976 et exécuté à la prison des Baumettes pour le meurtre d'une fillette du côté de Marseille.
C'est pourtant la mission difficile du Pull-Over Rouge, réalisé par Michel Drach en 1976, qui est également l'adaptation d'un roman éponyme de Gilles Perrault.
Premier point positif, le film est fidèle au livre d'origine. Dans une premier temps, il est nécessaire de rappeler les faits.
En 1974, Marie-Dolorès Rambla est kidnappée devant chez elle à Marseille. Cette dernière joue avec son frère, Jean-Baptiste.
Un homme se gare devant un garage et aborde les deux enfants. L'inconnu dit avoir perdu son chien noir.
Jean-Baptiste part à sa recherche. L'homme en profite alors pour faire monter Marie-Dolorès dans sa voiture, une Simca 1100 grise.
Le véhicule sera identifié par Jean-Baptiste et un mécanicien qui a assisté à la scène. Sans nouvelle de sa fille, le père de Marie-Dolorès avertit la police.
Parallèlement, sur une nationale, la voiture de Roland Martinez est percutée par une Peugeot 304 qui a grillé un stop.
A son bord, se trouve Christian Ranucci. Ce dernier roule très vite. Le véhicule de Vincent Martinez n'est plus en mesure de reprendre la route.
Toutefois, l'homme demande à un couple, les époux Aubert, de poursuivre le chauffard. Ces derniers acceptent et parviennent à retenir le numéro d'immatriculation de la Peugeot 304. Quelques temps plus tard, Christian Ranucci s'arrête dans une champignonnière. C'est non loin de cet endroit que le corps de Marie-Dolorès Rambla sera retrouvée par la gendarmerie.
Christian Ranucci est donc interpellé et mis en garde à vue. Après 20 heures d'interrogatoire visiblement musclé, Christian Ranucci finit par reconnaître le meurtre de la fillette. Le jeune homme de 22 ans risque la peine de mort.
Sur les lieux du crime, on retrouvera un pull-over rouge. C'est une pièce à conviction qui a un statut très particulier.
En effet, peu avant l'enlèvement de Marie-Dolorès, un homme avec un pull-over rouge sera aperçu plusieurs fois non loin de la cité où habitait la fillette.
Cet inconnu sera vu plusieurs fois en train d'aborder des enfants, avec toujours la même histoire, à savoir un homme à la recherche de son chien noir.
Des habitants de la cité iront à la gendarmerie rapporter ces faits. Pourtant, le pull-over rouge disparaîtra très vite du dossier.
Pour la gendarmerie, Christian Ranucci fait figure de coupable idéal.
On élimine donc ce qui ne va pas dans le sens de l'innocence de l'accusé. Par exemple, Christian Ranucci déteste le rouge.
Et surtout, le pull-over en question est beaucoup trop grand. Enfin, l'homme qui a kidnappé Marie-Dolorès Rambla conduisait une Simca 1100 grise alors que Ranucci était à bord d'une Peugeot 304 de la même couleur.
Voilà autant d'éléments troublants et qui plaident en faveur de l'innocence de Ranucci. Pourtant, tous ces éléments qui dérangent seront écartés du dossier d'instruction. Ensuite, Christian Ranucci se rétracte et se déclare innocent.
Le film de Michel Drach évoque minutieusement les différents aspects du dossier. C'est clairement un drame engagé en faveur de l'accusé.
Toutefois, par respect pour la victime et sa famille, les noms ont été changés. Par exemple, Marie-Dolorès Rambla devient Elisa Garcia.
Le Pull-Over Rouge est donc un brûlot contre la peine de mort. Christian Ranucci est-il coupable ou innocent ? Difficile de répondre...
Toujours est-il que le jeune homme passera sous la guillotine.
Cependant, Christian Ranucci jouera de malchance. Oui, le jeune homme est condamné à mort, mais il peut compter sur la Grâce Présidentielle, Valérie Giscard d'Estaing étant farouchement opposé à la peine capitale.
Hélas, dans les mêmes temps, un autre enfant est assassiné et le peuple réclame la tête de Ranucci. Nous sommes au milieu des années 70 et les rapts d'enfants sont monnaie courante. C'est d'ailleurs sur ce dernier point que le film pèche un peu.
Ce contexte de paranoïa, qui règne dans la France entière, n'est pas vraiment expliqué ou alors évoqué en une seule petite phrase.
Ensuite, la réalisation de Michel Drach n'est pas des plus convaincantes: pas ou peu de musique et une mise en scène quasi documentaire atténuent la tonalité dramatique de l'ensemble. Toutefois, le Pull-Over Rouge reste un drame engagé et un film hélas méconnu.
Note: 15.5/20