L'histoire: Marion Crane part de Phoenix avec 40000 $ venant du bureau de son patron. Elle roule jusqu'à tomber sur un motel, tenu par Norman Bates et sa mère...
La critique d'Alice In Oliver:
Encore une fois, Alfred Hitchcock, le maître du suspense, signe un chef d'oeuvre et un classique du cinéma. J'ai nommé Psychose, réalisée en 1960.
A la base, Psychose est une adaptation d'un roman éponyme de Robert Bloch. Le film sera un tel succès qu'il engendrera plusieurs suites, trois au total et un remake de Gus Van Sant, Psycho.
Dans le roman original, le personnage de Norman Bates est obèse, la petite quarantaine et alcoolique. Toutefois, Alfred Hitchcock modifie quelque peu l'histoire et choisit Anthony Perkins, 27 ans, pour interpréter le criminel-fou.
En vérité, le choix de l'acteur n'a pas grand chose à voir avec le personnage du livre. C'est un bel homme, au visage angélique, qui inspire la confiance et une certaine sympathie.
En dehors d'Anthony Perkins, le film réunit également Vera Miles, Janet Leigh, John Gavin et Martin Balsam. Psychose se concentre alors sur son personnage principal, donc, Norman Bates, le propriétaire d'un motel.
Un soir, une jeune femme, Marion Crane (Janet Leigh) décide d'y passer la nuit. Elle fait alors la connaissance de Norman.
Visiblement, ce dernier vit encore sous la coupe de sa mère. Marion et Norman sympathisent. A tel point que ce dernier tombe sous le charme de la jeune femme. La suite, vous la connaissez...
Sur ce dernier point, la séquence du meurtre se déroulant sous la douche reste un modèle du genre.
Pour l'anecdote, cette scène de 45 secondes demandera sept jours de tournage et 70 prises différentes. Méticuleux et perfectionniste, Alfred Hitchcock tient absolument à mettre en avant le voyeurisme de son personnage principal.
Alfred Hitchcock prend littéralement le spectateur à la gorge en lui faisant partager le supplice de la victime, atrocement poignardée.
A cela, rajoutez une musique stressante et oppressante et vous obtenez l'une des séquences horrifiques les plus effrayantes du genre.
Avec Psychose, Alfred Hitchcock invente presque à lui tout seul les codes du thriller et du psychopathe. Le film insiste largement sur la dualité de son personnage principal. Norman Bates apparaît comme un personnage normal et sans histoire.
Mais très vite, Bates révèle ses propres failles psychologiques, toujours poursuivi par le spectre de sa mère.
Plus que jamais, Norman Bates nous est décrit comme un schizophrène, qui n'arrive plus à faire la distinction entre la réalité et son passé marqué par une relation fusionnelle et incestuelle (je n'ose pas dire incestueux) avec sa mère.
Ce qui l'empêche d'aimer d'autres femmes et de mener une vie normale. Norman Bates est un être plongé dans sa solitude.
Paradoxalement, Alfred Hitchcock parvient à le rendre presque attachant. C'est aussi ce dernier point qui rend Psychose aussi fascinant, déroutant et terriblement complexe. En tout cas, Psychose influencera tout un tas de thrillers.
Toujours imité mais jamais égalé. Preuve en est avec le remake réalisé en 1998, Psycho, totalement inutile et sans grand intérêt.
Note: 19/20