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Festival International du Premier Film d'Annonay

Par Hallyne

29 ème édition du Festival International du Premier Film

J'ai eu l'honneur le week-end dernier de participer en tant que membre du jury au Festival du Premier Film à Annonay, d'où mes critiques moins nombreuses cette semaine...

J'écris ce billet pour vous faire part de cette formidable expérience, et vous invite à tenter votre chance pour les prochaines fois.

Pour rappel, les membres du jury sont constitués de 8 cinéphiles venus de toute la France, présidé cette année par le réalisateur Raphaël Jacoulot. L'occasion de faire de très belles rencontres.

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Durant 3 jours, nous avons pu visionner 8 films en compétition, selon un planning partagé entre restaurant et cinéma!

Les bonus: une visite de la ville pour les moins frileux, un vol en montgolfière annulé, des rencontres avec les réalisateurs, une soirée de remise des prix, un buffet sucré avec des fraises tagada, bref, j'étais au 29ème Festival International du Premier Film d'Annonay.

Je reviens avec pleins de souvenirs en tête, des films vus intéressants, émouvants, des films moins intéressants, une aventure humaine hors du temps, et un rhume qui se termine enfin...

Le palmarès 2012:

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Grand prix du Jury: Roméo Onze - Ivan Grbovic - Canada

Prix Spécial du Jury: L'Amour et Rien d'Autre - Jan Schomburg - Allemagne

Prix du Public: Parked - Darragh Byrne - Irlande

Prix des Lycéens: The End - Hicham Lasri - Maroc

Prix de la Meilleure Musique de film: All That Remains- - Pierre-Adrian Irlé, Valentin Rotelli - Suisse

Autres films de la compétition:

Au Cul du Loup - Pierre Duculot - Belgique

Crébinsky - Enrique Otero - Espagne

Sebbe - Babak Najafi - Suède/Finlande

Retour (personnel) sur les films en compétition:

ROMEO ONZE (Grand Prix du Jury)

"Roméo Onze" relate le malaise social de Rémi, souffrant d'un handicap physique qui le renferme sur lui-même. Face à la pression de sa famille pour le voir réussir dans la vie, il se cache derrière le personnage virtuel de Romeo11, lui donnant l'audace de séduire une jeune femme sur internet.

Un sujet fort, marqué par l'angoissante scène de l'hôtel, où Rami se prépare à rencontrer en vrai la femme dont il est tombé amoureux. La réalisation propose des longueurs accentuées qui servent le film dans une juste émotion, contrastant avec des issues scénaristiques plus classiques et brutales.

L'AMOUR ET RIEN D'AUTRE (Prix Spécial du Jury )

"L'amour et rien d'autre" ou "Über uns das All" (titre plus éloquent) nous embarque dans un drame psychologique touchant. Martha est confronté subitement au deuil, et découvre un lourd secret qui remet en question la vie qu'elle avait fondé.

Au delà d'une épreuve difficile, l'histoire nous amène avec finesse là où on ne l'attend pas, en allant de l'avant, sans chercher à vaincre sa part de mystère. Intime et bien écrit, le récit ne laisse pas indifférent, avec le mérite de construire une réflexion autour de la reconstruction d'un personnage mentalement ébranlé. La réalisation est maîtrisée, mais l'usage de quelques facilités rend parfois la démonstration plus fragile.

ALL THAT REMAINS (Prix de la meilleure musique)

Voyages en auto-stop, dépaysements, personnages caractériels, "All That Remains" ouvre un horizon émotionnel légèrement naïf, mais original, intemporel, et nostalgique. Un conte assez anecdotique, mais qui dévoile son intensité de manière crescendo, dans une ambiance musicale réussie.

AU CUL DU LOUP

L'atmosphère énigmatique de la mise en scène simpliste est efficace, même si le scénario sonne creux, se développant autour d'un calme platonique. Les personnages libèrent quelque chose de vrai, avec un grain d'humour appréciable. Des réflexions sur les valeurs de la vie et de la famille permettent de s'identifier à eux. Rien de très bouleversant, mais le résultat est attachant.

SEBBE

Un drame social maîtrisé dans son ensemble, qui dénonce une réalité désolante, mais usant de certaines ficelles déjà bien exploitées. Le potentiel du film stagne autour d'une relation mère/fils moyennement convaincante, et reste codifié par la grisaille de ses propos. Le résultat n'en reste pas moins intéressant, grâce à Sebbe, un personnage touchant, interprété avec une tendresse certaine.

CREBINSKY

Un univers très original, surprenant et imaginatif, mais le spectateur peut avoir du mal à rentrer dans la fantaisie de la mise en scène. Des personnages clownesques, des décors qui dénotent, des trouvailles visuelles, une esthétique poussiéreuse... Le manque de cohérence aboutit à un long-métrage qui pousse le bouchon un peu trop loin, avec de longs passages d'ennuis.

PARKED (Prix du Public)

"Parked" nous vend l'amitié entre un SDF vivant dans sa voiture et un jeune drogué. Malheureusement, j'ai eu du mal à y croire, avec un rythme assez laborieux, des longueurs, une mise en scène peu fertile.

THE END (Prix des Lycéens)

Un univers trash expérimental, riche d'effets visuels, mais tout cela est bien compliqué... La forme a du mal à servir le fond, et le temps finit par être long quand on a décroché au niveau de l'histoire. On peut saluer une volonté de proposer une expérience insolite, avec une multitudes de couches de lectures intéressantes, mais dont le tri n'a pas était fait.


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