Magazine Musique
[Interview] Union : « Dans l’analogique, il y a des défauts, de l’imperfection, on a affaire à de vrais instruments qui vivent »
Publié le 13 février 2012 par Nowplaying
Pouvez-vous vous présenter, nous dire comment vous êtes-vous rencontrés, qui fait quoi dans Union ?
Nous sommes deux. Il y a OJ, qui s’occupe de la partie rythmique, et Gold qui s’occupe de la partie mélodique. Évidemment c’est pas cloisonné et chacun met son nez dans les affaires de l’autre ! On s’est rencontré quand OJ préparait son album solo, il cherchait un gars pour poser des claviers. Le hasard veut que nous étions dans la même école d’ingénieurs son. A force de discuter, on s’est rendu compte qu’on avait les mêmes influences. On a fait deux, trois tests en studio, qui ont tellement bien marché qu’on a décidé de faire un projet commun.
Votre musique mélange savoureusement soul, hip-hop et électro. Quelles sont vos références musicales ?
Nos influences sont très vastes ! On aime tout ce qui est musical , avec bien sur une préférence pour la black music en général. Si on devait citer deux noms en particulier, ce serait J Dilla et Herbie Hancock. On peut ensuite étendre à Kraftwerk, Stevie Wonder, Pete Rock, Madlib, Michael Jackson, tout le hip-hop et tout le jazz funk !!
Votre album s’intitule d’Analogtronics. Pourquoi revenir vers un son analogique ? Qu’est-ce qui inspire votre son très futuriste et ‘cosmique’?
Dans l’analogique, il y a des défauts, de l’imperfection, on a affaire à de vrais instruments qui vivent. Un son joué à l’identique ne sera jamais exactement le même que le précédent. Ce micros variations amènent une vie et une chaleur que tu ne retrouves pas dans le digital. Mais attention , on est pas du tout passéistes, on utilise les outils modernes de production qui sont hyper pratiques. On pioche dans les deux mondes, du moment que ça sonne bien a nos oreilles.
Notre son futuriste et cosmique ? On se limite à utiliser des sons de synthé. On va pas chercher à recréer tel ou tel son acoustique, on prend un parti-pris synthé. Ensuite on passe beaucoup de temps sur les effets, on est des maniaques des delays et des reverbs (sourire).
Il y a pas mal de beau monde sur votre album, notamment Talib Kweli qu’on aperçoit également dans votre premier clip. Comment s’est passé la connexion avec les autres rappeurs indie ? comment se sont organisés les enregistrements ?
On a un peu tous les cas de figure, on a reculé devant rien (sourire). On en a chopé certains à la sortie de leur concerts parisiens (Talib, Elzhi, Guilty, MF DOOM), grâce à la face cachée de Union, Him Mohammed (surnommé » Mr Paris » par beaucoup de rappeurs US) qui s’occupe de relations d’artistes. Ceux-là, on les a enregistrés en studio a Paris. DOOM, ça a été un peu plus compliqué, on est allé l’enregistrer à Londres. Roc Marciano, Big Pooh et Moka on les a contactés par mail, tout s’est fait par e-mails interposés ! On a rencontré pour de vrai Moka quand il est venu a Paris cet Hiver, c’était excellent, ce gars est trop cool.
Après Dela, vous êtes les rares frenchies à avoir été signés chez Fat Beats Records. Comment cela a-t-il été rendu possible ?
Le chemin classique de la démo ! Une fois qu’on a eu cinq tracks finies, on a fait un beau petit package qu’on a envoyé par la poste à tous les labels qu’on kiffe. Fatbeats a répondu très vite, ils ont tout de suite adhéré au projet. Ensuite, on a pu terminer la prod sereinement.
Merci pour ces réponses et bravo pour ce superbe album!
Merci a toi. Ça fait plaisir d’entendre qu’on apprécie notre musique. Y a toujours un doute sur l’accueil qu’on va te réserver !
Analogtronics disponible sur iTunes / Amazon / Spotify «