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Le WWF opposé à la nouvelle plateforme de Sakhaline II

Publié le 14 février 2012 par Sequovia

Le WWF opposé à la nouvelle plateforme de Sakhaline II

Le WWF lutte pour la protection des dernières baleines grises occidentales. En effet, on ne décompte plus que 130 individus de cette espèce en voie de disparition, à nouveau menacée par la construction d’une troisième plateforme pétrolière au large de l’île Sakhaline, dans le Nord-Ouest du Pacifique.

     
  • Une nouvelle plateforme pétrolière

Au Nord du Japon, au large des côtes orientales de la Russie, se trouve l’île de Sakhaline. C’est dans ces conditions climatiques subarctiques qu’est en projet la construction d’une troisième plateforme pétrolière autour de l’île. La région est en effet très riche en hydrocarbures.

Le projet initial, du nom de Sakhaline II, ne prévoyait pourtant la construction que de 2 plateformes pétrolières. Sakhalin Energy, l’opérateur du projet, est un consortium mis en place par les entreprises Gazprom, actionnaire majoritaire à hauteur de 50%, Shell (27,5%), Mitsui (12,5%)et Mitsubishi (10%). La construction d’une troisième plateforme a été annoncée en décembre 2010 par l’entreprise Shell.

Le projet Sakhaline II est financé entre autres par l’intermédiaire de trois banques européennes, BNP Paribas, Crédit Suisse et Standard Chartered. Le WWF s’oppose clairement à un nouvel investissement dans une troisième plateforme, et demande aux banques de ne pas accepter ce nouveau projet.

  • Une espèce en voie d’extinction

Les baleines grises occidentales sont aujourd’hui menacées de disparaître, puisqu’elles ne seraient plus que 130 individus sur la planète, selon une estimation de la population de 2008 publiée par la Commission Baleinière Internationale. La même commission annonça dans son rapport le dénombrement de seulement 26 femelles en 2010.

Or la plateforme pétrolière en projet se situerait sur une zone vitale pour les baleines, puisqu’elles viennent chaque année se nourrir le long des côtes de l’île russe. En effet, WWF dénonce le projet qui menace « un des plus importants bassins d’accueil de baleines grises ».

Si ce projet voit le jour, il portera atteinte à l’écosystème aquatique tout entier à cause de l’émission d’ondes sonores, des déversements de pétrole et de produits chimiques engendrant la pollution de la zone, et de la collision possible des mammifères avec des paquebots pétroliers.

  • Les actions menées par WWF

Afin de mener une campagne contre la construction de la troisième plateforme pétrolière, la branche britannique de WWF organise des actions médiatiques afin de mettre en avant « l’état de détresse » des baleines grises occidentales. Ainsi, les londoniens ont pu apprécier jusqu’au 8 février dernier le transport d’une réplique de baleine de 11 mètres sur la Tamise. En France, une « éco-alerte » a été organisée hier devant le siège de la banque BNP Paribas à Paris, mettant en scène le crime de fausses baleines grises.

De plus, le journal Daily Whale a été distribué, en parallèle à la création d’un site internet dédié à la sauvegarde des 130 dernières baleines grises occidentales. On y trouve notamment des vidéos expliquant la situation critique des baleines, ainsi que la possibilité de signer une pétition afin d’encourager les banques à renoncer au projet de construction de la troisième plateforme.

Une rencontre est prévue du 12 au 14 février à Genève entre le Western Gray Whale Advisory Panel (WGWAP), l’entreprise pétrolière russe, et les banques qui financent le projet Sakhalin Energy. Le WGWAP, groupement de scientifiques indépendants experts des baleines, « aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure ». Ce groupement dépend de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), qui travaille depuis 2004 en collaboration avec Sakhalin Energy afin d’apporter son expertise et ses recommandations sur la manière dont l’entreprise peut limiter son impact sur les baleines grises occidentales.

  • Avis Sequovia

La construction d’une nouvelle plateforme pétrolière près de l’île de Sakhaline montre bien que même si les prévisions annoncent un pic pétrolier dans les années à venir, cela n’empêche pas les entreprises pétrolières d’aller toujours plus loin en investissant de plus grandes sommes pour extraire le pétrole ou gaz naturel. De plus, le réchauffement climatique en partie du aux activités humaines ouvre la voie vers de nouvelles réserves d’hydrocarbures notamment en Arctique.

Une aubaine pour l’industrie pétrolière qui voit la consommation mondiale de pétrole augmenter de manière constante chaque année. En effet, « la consommation d’énergie future dépendra largement de l’impact de la croissance rapide du PIB de la Chine et d’autres marchés émergeants à forte croissance économique » précise le FMI dans son rapport de 2011 sur les perspectives économiques du monde.

Ce qui est important de noter, c’est que le transport représente presque la moitié de la consommation mondiale de pétrole. C’est donc un des secteurs sur lesquels il faut se concentrer si l’on veut réduire réellement et durablement son utilisation. L’innovation technologique est bien sûr indispensable à la découverte de solutions vertes, mais elle doit être nécessairement accompagnée d’une éducation comportementale des citoyens au niveau du transport afin de maximiser ses effets.




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