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Guernica en Syrie

Publié le 10 février 2012 par Jujusete

J'ai écouté ce matin, la chronique de Bernard Guetta sur la Syrie... Boum, la giffle.

Je vous la partage, ça dure trois minutes à écouter. Déjà les souvenirs, les gens, Homs... et puis les larmes dans la voix de Guetta accusateur. (Monsieur, je vous kiffe en grand).

Le texte ici

Il n’y a bien sûr pas que la Syrie. Jusqu’en Europe, jusqu’en France, la misère et le désespoir ne sont que trop présents partout. Mais entre la plus odieuse des misères et le massacre organisé d’un peuple par son propre gouvernement, il y a toute la différence entre l’injustice et la barbarie.

Hier, les soldats…. Non, pas les soldats, les tueurs de Bachar el Assad en étaient à leur sixième jour de pilonnage de la ville de Homs, centre industriel et troisième ville du pays.

Pour la sixième journée consécutive, et sans doute pas la dernière…. ils écrasaient sous les bombes des quartiers entiers, des maisons, des immeubles, dont les occupants ne peuvent pas même fuir puisque Homs est cernée et que les tueurs tirent sur tout ce qui bouge : hommes, femmes enfants et vieillards. On ne compte plus les blessés. On dit 60 morts tel jour, 100 tel autre. Mais qui va lever les décombres et compter les cadavres ? Les bilans, ce sont les corps que l’on voit, projetés sur les chaussées. Les enfants, tués dans les bras de leur mère qui avaient préféré leur faire tout risquer plutôt que l’’ensevelissement.

Les bilans ne veulent rien dire car c’est en un mot Guernica, la ville martyr de la guerre d’Espagne… Elle aussi délibérément anéantie sous les bombes en 1937, mais Guernica fois six, six jours déjà de Guernica.

Alors, comment dire ?

Comment dire une ville qui n’a plus rien : ni médicaments, ni pansements, ni nourriture, ni électricité ? Comment dire les tentatives d’opérations sans anesthésie, bien sur, dans des caves où ceux des médecins  qui ont échappé aux tueurs tentent malgré tout, contre tout, de sauver des vies Tandis que d’autres blessés se vident de leur sang sans que personne ne puisse rien pour eux ?Comment dire les pleurs, les cris, les gosses hallucinés dont les parents viennent de voir… mourir déchiqueter sous leurs yeux leurs parents… cet assassinat collectif et proclamé d’une ville que ces sauvages veules plus que briser ?

Ils veulent la décimer, la noyer dans le sang, la torturer car elle est la capitale de l’insurrection syrienne, celle qui n’a jamais cédé, jamais reculé, et dont il faut pouvoir brandir la tête pour faire un exemple et tenter d’intimider la Syrie entière.

Au point où en sont ces tueurs, qu’importe pour eux que le monde sache. Ils ont déjà cent fois de quoi justifier cent condamnations à perpétuité devant la cour pénale internationale. Ils n’ont plus rien à perdre et veulent au contraire, pour décourager de nouvelles manifestations dans d’autres villes, que le monde sache afin que les télévisions satellitaires répercutent cette tuerie dans chaque foyer syrien.

A ce degrés d’horreur, on ne sait plus. On en viendrait presque à souhaiter qu’ils gagnent pour que cela cesse mais s’ils gagnaient leur vengeance serait plus effroyable encore et les deux seuls espoirs sont donc que les désertions deviennent vraiment massives, et que malgré la Chine, l’Iran et la Russie, malgré les complices de ce crime, l’Europe, la Turquie, l’Amérique et la ligue arabe, trouvent les moyens de faire reculer l’assassin de Damas Mobilisés leur gouvernements s’y essayent, leur tourne et Homs se meurt.

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