16 février / Le surdoué - partie 1/4

16 février Le surdoué - partie 1/4 Le surdoué se fait chier à l'école. Max est un élève surdoué. A dix ans il est en quatrième, parce que les professeurs s'en débarrassent : trop turbulent. Il résout les problèmes de mathématiques en même temps que l'enseignant, répond sans lever le doigt, finit les rédactions une demi-heure avant tout le monde, alors il prend une feuille de papier et la plie. Origami. Ça agace le maître qui convoque sa mère. Sa mère qui l'élève seule et éprouve les mêmes difficultés que les professeurs. Seulement elle, elle sait que son fils est surdoué, c'est sa mère. - Je vous jure, il est surdoué, la dernière fois il a construit un parachute avec une nacelle et a balancé un chat dedans du quatrième étage. Eh bien la bête a atterri en douceur. Nous avons eu des problèmes : ce n'était pas notre chat. Il est en avance sur tout, l'autre jour, il a joué une sonate à la guitare et à la voisine, treize ans, à la fin, il l'a embrassée sur la bouche ! - Madame, nous n'avons pas les moyens d'individualiser les cours avec des classes de trente élèves… - Que me proposez-vous ? - Fatiguez-le ! Qu'il fasse du Judo, par exemple. - Pensez, il joue de la guitare et du piano - surclassé dans les deux cours – pratique le tai-chi, champion d'échecs, a lu tout Balzac et dort six heures par nuit. Parfois il se réveille à trois heures du matin pour écrire, oui, il écrit, j'ai oublié de vous le dire. Notre appartement est petit, il me réveille… - Un psy ? - Il est allé en voir un trois fois, l'homme a avoué qu'il ne le comprenait pas… Le pire, c'est qu'avec toutes ces activités, il n'arrête pas de me dire… Qu'il s'ennuie. - Madame, l'école publique est une école pour tous, égalitaire. Si votre fils est plus égal que les autres nous n'y pouvons pas grand-chose. A ma connaissance, il n'existe pas d'établissement spécialisé dans les surdoués. Si votre fils est comme vous le dites, il doit être à même de comprendre la situation et faire un effort pour se mettre au niveau des autres… - … - Madame, madame, j'ai bien conscience qu'il est pour lui aussi difficile de descendre au niveau des autres que pour les nuls se hisser à la hauteur de la moyenne. Mais encore une fois nous n'avons pas les moyens de… - Au revoir, Monsieur… - Navré, au revoir madame. A suivre... demain !

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