17 février / Le surdoué - partie 2/4

17 février Le surdoué - partie 2/4 Sa maman a cru lire entre les lignes, et c'est un comble de la bouche d'un enseignant de l'école de la République, que son fils soit mieux pris en charge en école privée. Elle se saigne aux quatre veines qu'elle n'a guère vigoureuses et l'inscrit à Saint Joseph. Internat. Un dortoir de trois fois vingt lits. Max n'a pas l'habitude de ce manque d'intimité. Il s'en rend compte le premier soir. Alors qu'il attaque "Les mains sales", coupure de courant pour prévenir que c'est l'heure de la prière. Maman n'avait pas prévu, la famille est athée de père en fille. Max murmure la théorie de la relativité et s'en sort comme ça. Le premier soir. Le lendemain matin. Un chien hurle "faites vos lits et descendez au réfectoire !" Max n'a jamais fait de lit, encore moins au carré ! Jules, son voisin de droite qu'est là depuis un certain temps et qu'est surdoué en faisage de lits referme celui de Max sans rien dire. Merci-clin d'œil, Max s'est fait un copain semble-t-il. Mais ce n'est pas fini, Max est gaucher et on ne lui a jamais appris à lacer ses souliers comme il faut.   "A peine les ont-ils déposés sur les planches Que ces rois de l'azur maladroits et honteux Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux"   Ch. Baudelaire Jules est descendu et, après avoir lutté un quart d'heure avec ces foutus lacets, Max les rentre comme il peut dans ses godasses et descend au réfectoire. Trop tard. Il ne déjeunera pas ce matin, là. Par contre il s'est fait remarquer par le pion et certaines têtes de pioche, casées là pour indiscipline. Autre déconvenue, envie de pipi pendant la récréation, trop petit pour les urinoirs : total après une lutte acharnée avec ses bretelles, qui lui ont déjà valu moults rodomontades, Max s'est inondé. Ose pas sortir trempé. Reste enfermé dans les toilettes jusqu'à midi. Personne ne s'est aperçu de sa disparition et au réfectoire, on sent bien une forte odeur d'alcali, mais les gosses attribuent ça à la raie. A suivre... demain !

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