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La fille de l'hiver - Eowyn Ivey

Par Emmyne

FHL'Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude. Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel et Jack n'a plus jamais été le même. Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d'enfant les ont suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs les enferment chacun dans leur douleur. Jusqu'à ce soir de début d'hiver ou, dans un moment d'insouciance, le couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d'une petite fille. Le lendemain matin, celui-ci a fondu et de minuscules empreintes de pas partent en direction de la forêt...Peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane, parfois suivie d'un renard roux tout aussi farouche qu'elle. Qui est-elle ? D'ou vient-elle ? Est-elle une hallucination ou un miracle ? Et si cette petite fille était la clé de ce bonheur qu'ils n'attendaient plus ?

- Fleuve Noir -

- Traduit de l'anglais ( USA ) par Isabelle Chapman -

Un agréable moment, une lecture de veillée, il faut en profiter blotti au chaud, s'y laisser prendre, suivre ce couple pas à pas.

Ce roman, inspiré d'un conte russe traditionnel - L'enfant des neiges ou Snegourotchka dont il existe plusieurs versions pour l'épilogueest à la fois rude et délicat, à l'image de la beauté (sur)naturelle sur les pages, parcourant les saisons d'Alaska, les saisons de ces personnages, effleurant les coeurs comme les étendues sauvages.

L'incontestable réussite de ce roman est d'avoir mêlé avec brio, tout en douceur, sans revendication de fantastique, un récit historique relatant le quotidien des pionniers du début du XXème siècle qui s'installèrent en Alaska au merveilleux du conte; ce merveilleux dévoilant avec une belle pudeur les émotions qui affleurent. C'est le froid, la légèreté, la magie, la fragilité des flocons de neige.

La fille de l'hiver raconte des rêves réalistes, le désir d'enfant, le désir d'une autre vie. En filigrane de ce mal d'amour, de ce touchant vieil amour, c'est ce qui est fantasmé des grands espaces naturels, d'une existence perdue dans la solitude de l'immensité, la libération et la consolation espérées.

" Lorsque Jack avait annoncé à ses frères qu'il partait pour l'Alaska, ils l'avaient envié. Le pays de Dieu, avaient-ils dit. Un pays de Cocagne. Elans, caribous, ours...le gibier pullulait à ne plus savoir où viser. Et les rivières abondaient tellement en saumons qu'on les traversait à gué en marchant sur leur dos. La vérité était toute autre. L'Alaska n'était pas une terre généreuse. Peu fertile, sauvage, indifférente aux souffrances humaines. Tout cela, il l'avait vu dans les yeux fendus de ce renard roux. "

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- Eowyn Ivey sera présente au Festival America en septembre -

- Son site : www.eowynivey.com -

- Le billet de Valérie que je remercie pour ce livre-voyageur -

Premier Roman avec Anne

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