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Akira

Publié le 20 février 2012 par Olivier Walmacq

akira12

L'histoire: 2019, Neo-Tokyo. 30 ans après la Troisième Guerre Mondiale, les gangs de délinquants règnent en maîtres, notamment celui de Kaneda. Un des siens, Tetsuo, a un grave accident de moto lors d'une poursuite et est emmené par l'armée. Il ne le sait pas encore, mais il va faire partie à son insu du projet Akira...

La critique d'Alice In Oliver:

AKira, réalisé par Katsuhiro Otomo en 1988, est l'adaptation d'une série de mangas très célèbres au Japon. C'est un film d'animation qui marquera les esprits et qui reste encore une référence aujourd'hui.
Pour bien comprendre de quoi il en retourne, il faut situer cette adaptation dans son contexte.

En 1988, l'animation japonaise est surtout marquée par des séries sympathiques mais terriblement kitsches: Goldorak et les chevaliers du zodiaque rythment le quotidien des enfants. Avec Akira, Katsuhiro Otomo change la donne en signant un film de science fiction post-apocalyptique se situant dans un Japon à la dérive et en pleine mutation. Plus que jamais, Akira se veut résolument noir, pessimiste et nihiliste.

Affiche de 'Akira'

Ensuite, au niveau de la tonalité et des thématiques, le scénario d'Akira est plutôt complexe. A la base, le manga est assez philosophique et s'adresse avant tout aux adolescents, voire même à un public adulte qui pourra cerner plus facilement les enjeux politiques. Cette version cinéma est fidèle à la première partie du manga.
La seconde partie est beaucoup plus libre et entraînera le spectateur dans une certaine incompréhension.

Comme je l'ai déjà souligné, le scénario est labyrinthique. Aussi, sera-t-il nécessaire de bien suivre les différents enjeux et personnages de l'histoire.
Toutefois, c'est un seul et même personnage autour duquel se nouent différentes intrigues: le fameux Akira.
Qui est-il exactement ? Quelle est sa véritable identité ? Toutes ces questions trouveront leur réponse tardivement dans le film, en sachant que Katsuhiro Otomo n'est pas toujours très clair dans ses explications.

Akira

Par certains aspects, Akira n'est pas sans rappeler Tetsuo, l'histoire d'un homme qui se transforme en un monstre électronique et difforme dans l'indifférence générale. Là aussi, le scénario d'Akira met à l'épreuve plusieurs gosses dans un Japon post-nuke en proie à des mutations radicales, leurs corps se transformant peu à peu en créatures monstrueuses. C'est d'ailleurs le cas de Tetsuo (pas le film précédemment cité mais l'ami de Kaneda), victime des expériences des scientifiques.

A partir de ces différents éléments, Katsuhiro Otomo propose une intrigue complexe qui inclut des enjeux politiques, idéologiques et terroristes.
D'ailleurs, difficile réellement de comprendre la fin du film qui semble proposer une éventuelle suite. Pendant longtemps, certains fans parleront de la mise en chantier d'un Akira 2, qui ne verra finalement jamais le jour.

Akira

Encore une fois, le scénario d'Akira n'est pas toujours très clair. Pour ceux qui auront lu la série de mangas dans son intégralité, le film leur paraîtra accessible.
Pour les autres, ils risquent d'être sérieusement déboussolés. Le script est tout de même assez brouillon et fourre-tout.
Clairement, Katsuhiro Otomo semble avoir du mal à jongler entre les différents personnages, plutôt nombreux au passage.

Mais ne soyons pas trop sévères. L'air de rien, Akira aborde quelques thématiques intéressantes, la principale étant l'évolution physique et mentale de l'homme dans un monde destiné à être ravagé par le nucléaire.
Au même titre que le superbe Tetsuo, Akira reste avant tout une oeuvre visuellement superbe, limite révolutionnaire qui ouvrira le chemin à de nombreux mangas post-nuke.

Note: 15/20


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