Le groupe ArcelorMittal utilise-t-il des méthodes illégales pour surveiller ses délégués syndicaux? La question est plus que jamais posée avec l’annonce du dépôt d’une plainte par la FGTB. Des ouvriers se sont aperçus que le service de gardiennage a enregistré des images de réunions à l’insu des participants.
Au mois d’octobre 2011, des délégués liégeois d’ArcelorMittal ont été filmés à la sortie d’une réunion de concertation par un appareil de prise de vue miniature, dissimulé dans un stylo à bille. Le stylo se trouvait dans la poche de la veste d’un adjoint au directeur du gardiennage. Grâce à cet appareil, les conversations des délégués ont également été enregistrées. Didier Smet, délégué FGTB: “C’est un travailleur qui m’a dit, regarde, ce bic là est un peu louche, ce n’est pas un bic normal. Je me suis directement dirigé vers la personne, j’ai pris le bic, et j’ai découvert des images prises à l’insu des travailleurs et des délégués. C’est absolument inacceptable. Nous avons décidé de déposer une plainte”.
Le chef de la sûreté industrielle d’ArcelorMittal confirme que ces pratiques sont rigoureusement interdites. Et, à l’en croire, si elles ont existé, elle ont peut-être été d’initiative individuelle, mais ce n’est en tout cas pas une stratégie de son service.
Selon nos informations, une lettre anonyme est récemment arrivée au parquet du Procureur du Roi, qui laisse penser à un usage plus large de méthodes en marge de la loi.
Une affaire d’espionnage social ne fait peut-être que commencer.
M. Gretry