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ACLEFEU monte le ministère de la crise des banlieux.

Publié le 21 février 2012 par Patricevallade
video Le collectif ACLEFEU s'est inscrit dans la campagne présidentielle depuis quelques mois déjà et propose de discuter autour de la crise des banlieux. Ce thème est cher à mes oreilles et j'aimerai volontiers qu'il le soit à celles des différents candidats. Maintenant,il y a quelques membres du PS,en particulier sur Marne la Vallée,qui peuvent faire passer le message et j'espère qu'ils le feront.
Ci-dessous vous trouverez le message du collectif écrie il y a quelques temps.
LA BANLIEUE FERA L'ÉLECTION
Il est clair qu’il y a un gros problème dans l’offre politique, beaucoup d'électeurs ont vu passer les trains de la gauche, les mêmes ont vu passer les trains de la droite. « Ils » n'ont vu, ressenti, que très peu de différence entre les uns et les autres, n'ont pas vu tenues les promesses qui ont été faites... et on ne vote plus ! Sur le terrain, on constate aussi que, même lorsqu'elle arrive en tête, la gauche a perdu le soutien d'une grande partie de la population des quartiers populaires. La raison est simple, elle se soucie assez peu de ces derniers et ce parce que son assise sociologique s'est transformée au point que cette gauche devienne un parti des classes moyennes mais aussi du fait de l'abstention, pourquoi aller draguer l’électorat des quartiers populaires avec un résultat qui serait moindre ?
Les dernières élections cantonales ont battu des records avec 56 % d'abstention pourtant, la baisse de la participation électorale n'est pas récente et, au-delà d'explications conjoncturelles, le diagnostic d'ensemble est bien connu ; le fossé ne cesse de grandir entre les partis politiques et certains Français, notamment les électeurs des classes populaires. Ceux-ci ne sont plus la priorité des partis de gauche et n’ont jamais été celle de ceux de droite, les hommes politiques semblent s'être rangés à l'idée que la forte abstention enregistrée d'élection en élection dans les bureaux de vote des quartiers populaires est inéluctable. Or, si les classes populaires votent structurellement moins, pourquoi les mettre au cœur des programmes proposés ? Il paraît plus rationnel de tenter de convaincre des électeurs qui votent !
Ainsi l'offre politique creuse l'écart entre électeurs actifs, courtisés par les partis, et classes populaires dont les préoccupations sont moins prises en compte ; elles se sentent alors d'autant plus délaissées et continuent de s'abstenir, le cercle vicieux se referme et pourtant l'abstention n'est pas une fatalité car elle est également la résultante d’une réflexion et par la même l’expression d’une opinion basée sur la Raison, cette faculté universelle de juger que Tous nous détenons.
Le constat est fait d'une citoyenneté bien vivace en banlieue, en dépit de l'abstention ou du désaveu envers le gros de la classe politique, il semble du coup que parler de “ vide politique ” est un peu rapide, une « autre façon de faire et de penser la politique » émerge, avec la conviction que l’égalité est un état de droit et que le pacte social se réalise grâce à la volonté générale où chacun s’intègre et s’épanouit. Un renouvellement générationnel s'opère, une démographie qui change complètement dans la France urbaine et en particulier dans ces quartiers et quoi qu’on en dise ou pense, dotée d’une conscience politique.
Pourtant, les partis politiques insistent beaucoup sur le déclassement de la classe moyenne mais pas du tout sur la ségrégation des quartiers populaires, ce qui représente une aberration majeure au regard des évènements de ces dernières années et notamment ceux qui ont eu lieu en 2005. Comment est-il possible qu’après le 27 octobre 2005 et l’embrasement qui en a découlé, les politiques publiques menées n’aient aboutit qu’à un désengagement de la république encore plus important, plus profond, que ce soit dans sa représentativité par la désertification des services publics ou dans sa rupture avec le Pacte social par ses actions de relégation et de stigmatisation d’une partie de sa population? (Lors d'un Conseil des ministres le 8 novembre, le gouvernement a proclamé l'état d'urgence, au 21 Novembre 2005, selon un total établi par la DGPN, 9.071 véhicules avaient été brûlées depuis le début des révoltes. Des dizaines d’édifices publics, écoles, gymnase, entrepôts, commerces, médiathèques étaient également incendiés. Durant ces évènements, 5.000 présumés coupables avaient été interpellés dont près de la moitié étaient des mineurs. 126 policiers et gendarmes étaient blessés durant ces affrontements, au total, environ 800 personnes ont été écrouées, dont un peu plus d’une centaine de mineurs. Au 3 Décembre 2005, les assureurs évaluaient les dégâts à 200M€).
Pourquoi les populations des quartiers populaires sont-elles ignorées dans les débats publics et les programmes politiques ? Soit il s’agit d’une improvisation hasardeuse et dans ce cas elle sera lourde de conséquences un jour ou l’autre, soit il s’agit d’un désintérêt clairement affiché et dans ce cas les débats et échéances politiques à venir seront complexes que ce soit pour la droite et sa politique agressive de désunion nationale ou pour la gauche et sa politique « d’union sélective ».
Il serait irresponsable de considérer que les électeurs des quartiers populaires ne prendront pas part aux élections présidentielles de 2012 quoi qu’en disent les statistiques sur l’abstention et tout aussi irresponsable de considérer leur voix comme acquises pour quelque parti que ce soit, il est par contre très clair que le choix, se fera sur des programmes politiques et des engagements concrets en direction de ces populations (Si on peut considérer que choix il y a au regard de l’offre politique qui est faite et sa représentativité).
Les élections présidentielles de 2012 s’annoncent cruciales pour le devenir de notre société mais pour que l’avenir ne se décide pas sans la voix de la banlieue, et afin de mobiliser l’électorat issu des quartiers populaires, le collectif ACLEFEU lance une campagne d’inscription sur les listes électorales qui débutera le 9 novembre 2011 à l’Espace 93 de Clichy-sous-Bois.
Des débats seront organisés en présence de personnalités sur les thèmes suivants :
- l’abstention
- l’utilité de s’inscrire et de voter
- l’engagement citoyen
En fin de journée les jeunes participants seront accompagnés jusqu’en mairie pour aller s’inscrire sur les listes électorales.
Afin de bâtir un avenir commun, juste et assis sur la reconnaissance de chacun, de croire en la France de demain, celle qui ne craint pas son voisin et qui regarde au loin, nous nous acheminons sur un terrain qui n’est pas sportif mais il recèle une belle ambition collective une forte conscience sociale sur ce qui se passe au niveau local mais aussi nationale et un regard politique dans un esprit pacifique.
Le Collectif ACLEFEU

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