Les souvenirs, les secrets, les objets...

Le dernier film d'Olivier Assayas, "L'heure d'été", plonge au coeur d'une famille confrontée à la vente d'une "maison de famille".
Ce n'est pas tant la maison qui pose problème que les objets qu'elle contient, oeuvres d'art accumulées avec dévotion par Hélène en souvenir de son oncle/amant, l'artiste Paul Berthier.
Ses trois enfants ne peuvent pourtant se résoudre à vivre dans le souvenir des "objets lestés par le passé". La vie les appellent ailleurs, en Chine, en Amérique... Seul l'aîné Frédéric (Charles Berling) a bien des regrets mais ne peut financièrement racheter les parts de son frère (Jérémie Renier) et de sa soeur (Juliette Binoche).
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Les objets seront donc vendus ou donnés à l'Etat en règlement des frais de succession.
En priorité au musée d'Orsay dont les experts défilent dans la vieille maison devant les deux Corot, les vases de Félix Bracquemond (plus connu pour le service d'assiettes de Creil Montereau dit "service Rousseau" ), les panneaux peints d'Odilon Redon ou le mobilier Majorelle.
Ni ironie ni caricature (ce qui aurait pu être facile), juste le regard ému de Frédéric qui redécouvre ces objets qui "ont toujours été là" et qui vont dorénavant être ailleurs, vus et utilisés par d'autres.
Le temps est passé de la jeunesse et des souvenirs ; une autre génération arrive pleine de vie elle aussi (!) et la vieille maison "d'une autre époque" se vide peu à peu de son décor.
Les objets donnés au musée se retrouvent "bien mis en valeur" certes mais comme "en captivité". Car qu'est-ce qu'un vase sans fleurs, sinon un "objet désanchanté" ?
De l'émotion juste, très retenue, des dialogues vifs (une jolie scène chez le notaire) et finalement un appel à la vie avec la dernière image des deux ados qui main dans la main partent ... vivre leur vie, au présent et dans la nature, loin des objets et "des vases vides".
Entretien d'Olivier Assayas avec Le Monde.

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