Grimes – Visions

On vous le répète assez souvent mais le début d’année est toujours une période difficile pour les gros consommateurs de nouveautés musicales. L’après-Noël est boudé par les  artistes, préférant éviter de vendre leur bébé quand le portefeuille de Mr tout-le-monde fait la gueule (même si on sait bien que plus personne n’achète de CD voyons… blabla).
C’est donc durant cette aparté compliquée qu’essaie de se faufiler les autres artistes, moins exposés, pour se faire connaitre. Il faut avouer que c’est véritablement le moment ou jamais puisqu’un peu à la manière d’une personne sevrée de rapport sexuel pendant trois mois, on saute, nous et vous amateurs de musique, sur tout ce qui bouge et surtout sur ce que l’on ne toucherait pas habituellement.
C’est ainsi que l’on a fait la découverte de Grimes, chanteuse et compositrice canadienne d’à peine la vingtaine, avec son titre Genesis.

Grimes – Visions

Du synthé, une mélodie pianotée, un petit air asiatique l’accompagne et une voix sortie tout droit d’un rêve. De l’électro-pop-ambiant comme on l’aime.
Après quelques recherches, on s’aperçoit vite que Claire Boucher (de son vrai nom) est dans le mouv’ depuis deux, trois ans déjà, avec des sorties plus ou moins anonymes jusque là. Ce qui devrait changer avec le single ci-dessus. Une petite blonde qui avoue d’ailleurs volontiers composer dans de meilleures conditions ses productions sous substances illicites. Et sans se mentir, on n’en doute pas une seule seconde.
De la pop cosmique sous perfusions de synthétiseur d’une autre époque qui donne à cet album des airs d’électro rétro.

Visions a le défaut de sa qualité. En n’ayant pas la prétention d’être une sortie exceptionnelle, il gagne en légèreté, juste ce qu’il faut pour l’apprécier à sa juste valeur, comme la voix de sa génitrice. Mais il est aussi a contrario le genre de sortie que l’on écoute -certes avec plaisir- pendant un mois et dont on oublie l’existence quasi instantanément. Putain de génération Megaupload..

Il faut dire que son coté abstrait ne joue pas forcément en sa faveur et seuls les érudits du site Pitchfork vous diront qu’ils peuvent écouter l’album en entier en boucle puisqu’ils ont mis une bonne note, quitte à se faire violence pour vraiment adorer (on salue les fans qu’on charrie gentiment parce qu’on aime bien Pitchfork aussi)
On prend beaucoup plus de plaisir à extraire un morceau par-ci par-là dans une compilation crée sur ITunes pour les fins de soirées qu’à écouter tout d’une traite. Des titres comme Oblivion, Vowel = space & time ou Be a Body tirent ainsi plus facilement leur épingle du jeu en sortant du schéma « album ».

Grimes – Vowel = space & time

Grimes – Be a Body

Visions est donc un album sympathique à écouter et qui s’apprécie sans trop forcer. Difficile cependant d’imaginer une durée de vie conséquente à ce projet. A moins que vous soyez un amateur de drogue planante (et qu’on ne fume pas forcément) mais ça, c’est vous qui voyez.

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