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100 romans de première urgence pour (presque) tout soigner de Stéphanie Janicot

Par Grandlivredumois

100 romans de première urgence pour (presque) tout soigner de Stéphanie Janicot La littérature soigne. En lisant ce livre, vous n'en douterez pas. Voyons, voyons... Quel est le mal dont vous souffrez en ce moment ? Peines de coeur ? Si vous l'aimez mais qu'il ne vous aime pas, Stéphanie Janicot vous prescrit ce grand classique : Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. Elle vous explique ses vertus thérapeutiques et vous livre quelques clés de son histoire.

Pour chaque symptôme (problèmes affectifs, familiaux, professionnels, etc.) elle apporte des solutions. Que ce soit parmi les chef-d'oeuvres venus des siècles précédents ou les bons livres récemment publiés. Des pistes de lecture, un hymne à la lecture : lisez cet ouvrage, et ensuite dévorez ces cent remèdes qu'ils correspondent ou non à vos maux actuels. Ne dit-on pas qu'il vaut mieux prévenir que guérir ?

L'interview : Stéphanie Janicot prescrit une bonne dose de lecture

D’où est née votre envie de répertorier nos maux divers et variés pour ensuite établir cette "pharmacologie littéraire" ?
Stéphanie Janicot
: De l’envie de partager une jubilation (la lecture), de celle de désacraliser la littérature en restant le plus près possible du point du vue du lecteur. Il existe des centaines d’essais sur la littérature, pédagogiques ou savants, lesquels se situent toujours du point de vue de celui qui sait. Aujourd’hui, je suis journaliste littéraire mais je n’ai pas fait d’études de lettres. Tout ce que j’ai appris sur les livres m’est venu en lisant. Depuis toute petite, je suis une grande lectrice, mais je n’ai jamais été une lectrice savante. Lire m’est aussi nécessaire que de respirer. C’est pour moi un acte presque physique. La lecture m’a apporté beaucoup et j’ai compris que la fiction nous parle, nous influence, nous oriente de façon plus durable que les bons conseils des professionnels ou de nos proches bien intentionnés. Ainsi, ça m’a amusée de répertorier les œuvres en fonction des effets produits sur le lecteur. Beaucoup de gens pensent qu’ils n’ont pas accès aux chefs-d’œuvre parce qu’ils n’ont pas reçu l’éducation pour les lire. C’est faux, le propre du chef-d’œuvre est d’être universel donc accessible. Ce livre est une manière de rendre les œuvres à ceux à qui elles appartiennent, c’est-à-dire aux lecteurs.

Cent remèdes c’est déjà pas mal, mais il y a tant de bons livres : le choix a-t-il été difficile ?
Stéphanie Janicot
: Non pas difficile mais subjectif. Dès lors que je ne me plaçais pas du point de vue du professeur, j’avais toute latitude pour m’emparer des livres que je voulais et de la manière dont je le souhaitais. J’avais envie de mélanger les genres. Car lorsqu’un livre a une portée universelle, il nous parle au-delà des siècles, au-delà des frontières. Je trouvais drôle d’utiliser Huysmans (Français du XIXe), aussi bien que Xinran (Chinoise contemporaine). Mais j’ai tout à fait conscience de l’arbitraire de mes choix. C’est pourquoi, j’ai eu envie d’interpeller les lecteurs directement en créant une adresse mail où ils pourront prolonger ce livre en lui ajoutant des chapitres ou en proposant d’autres remèdes aux symptômes évoqués. Un site lireguerit.com devrait voir le jour en même temps que le livre. Ma plus grande joie serait que tous les gens qui aiment lire se constituent leur pharmacopée personnelle. Je ne fais qu’ouvrir une voie.

En guise d’exemple, dites-nous pourquoi le roman de Tolstoï Anna Karénine est-il "comme l’aspirine"…
Stéphanie Janicot
: L’aspirine soigne des douleurs très différentes. J’ai écrit "En matière de relations de couple", Anna Karénine est comme l’aspirine. Car tout ce qui concerne cette question trouve sa réponse dans ce roman. L’illusion représentée par Vronski (pour Kitty comme pour Anna), la persévérance (celle de Levine pour Kitty), la jalousie (d’Anna), la passion, la déception de la femme trompée (Daria), la désinvolture du mari volage (Oblonski), etc. Il existe un autre roman "aspirine" en matière de couple, c’est Middlemarch de George Eliot. Mais le roman le plus "aspirine" dans tous les domaines de la vie est pour moi La Conscience de Zeno d’Italo Svevo. Chaque fois que je le relis, il me soigne quelque chose de différent !

A l’occasion du salon du Livre, y aurait-il une ordonnance que vous auriez envie de rédiger ?
Stéphanie Janicot
: Lire et éventuellement relire, c’est un plaisir infini. Le seul effet secondaire possible de ce remède général est de devenir trop cultivé. Mais il y a tellement de livres dans le monde que l’on ne pourra jamais tout lire. Aussi y a-t-il de la marge avant de ressentir cet effet secondaire. Pour ma part, j’en suis loin…


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