[Critique] Possessions

Découvrez ma critique.

Film réalisé par Eric Guirado avec Jérémie Renier, Julie Depardieu, Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy.

Sortie le 7 Mars.

Synopsis: Marilyne et Bruno Caron arrivent dans un village de montagne pour emménager dans un chalet qu’ils ont loué à Patrick Castang, promoteur et propriétaire de nombreuses habitations dans la région. Contents de quitter le nord de la France pour démarrer une nouvelle vie, ils acceptent sans sourciller quand Castang leur annonce qu’il va les loger momentanément dans un autre chalet de grand standing car le leur n’est pas terminé. S’ensuivra alors une succession de déconvenues qui va les conduire à déménager de nombreuses fois, avec le sentiment grandissant d’être traités sans aucune considération, alors même que les Castang multiplient patiemment et avec bienveillance les efforts envers eux. Les relations entre les deux familles vont se tendre. Bruno et Marilyne Caron ne supportent plus d’avoir sous leurs yeux le bonheur et l’abondance de biens des Castang. Leur amertume, alimentée par la jalousie, l’envie et la frustration, finira par devenir de la haine.

Mon avis

Le fait divers m'avait touchée, comme beaucoup d'autres personnes, et lorsque j'ai vu la bande annonce j'ai tout de suite accroché.

Eric Guirado nous offre une réflexion sur la jalousie, sur comment des gens peuvent passer d'un sentiment d'admiration et d'envie à celui d'une haine radicale.
Il ne s'agit donc pas d'une reconstitution des faits, ce qui est un peu perturbant au début mais j'ai réussi à voir une histoire fictive, avec une part de réalité.

On ressent très bien cette cassure entre le monde modeste de Marilyne et Bruno et celui de Patrick et sa femme Gladys qu'ils rejoignent.
C'est lors de la scène de la rencontre entre les deux familles que l'on sent tout de suite l'atmosphère qui va régner tout le long du film.
Julie Depardieu et Jérémie Rennier ne disent rien mais leurs regards et silences veulent tout dire. On peut très bien se mettre à leur place devant toute cette richesse matérielle.

Leur interprétation est juste, sans excès, ils sont touchants. On les voit plus comme des humains, notamment Jérémie Rennier qui a fait un gros travail, dans tous les sens du terme. L'acteur a en effet pris 18kg. Il lui donne là nettement plus de crédibilité en plus de se glisser dans la peau de cet homme simple et qui par amour va commettre l'irréparable.

La scène cruciale est dure, tendue, le silence règne au moment où Gladys (Alexandra Lamy) rentre chez elle, monte les escaliers sans se douter de ce qui l'attend.
Le réalisateur zoom sur ces escaliers mais à aucun moment on ne la suit jusqu'en haut et le silence est toujours total. Un peu à la façon d'Hitchcock qui avait l'habitude de ne pas montrer entièrement des scènes de meurtre disant que l'esprit imagine toujours le pire quand on ne lui soumet pas l'idée.
Et ici ça marche. On pense au pire lorsque Bruno met fin aux vies des enfants et de leur mère.

Cependant, je regrette que le réalisateur ne soit pas allé un peu plus en profondeur dans son traitement psychologique. Il avait une bonne idée mais il n'est pas allé au bout du raisonnement.
C'est vraiment dommage car, je me répète, on oublie par moments qu'il y a une histoire vraie derrière.

Un film à voir pour le beau casting et l'histoire qui m'a possédée et continue. J'irai sûrement le voir une 2ème fois.

Ma note : 3/5

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