Maxime-Olivier Moutier a publié Les trois modes de conservation des viandes (j’adore ce titre!) en 2006, c’est donc dire qu’il était inscrit dans ma liste « à lire » depuis un bon moment déjà. La sortie de son plus récent essai, La gestion des produits, m’a rappelé que j’étais décidément bien en retard dans mes lectures…
Les trois modes de conservation des viandes entre dans la catégorie des livres lumineux, c’est un récit qui transpire le bonheur. Ça rayonne à un point tel qu’on frôle l’indécence, on se sent voyeur, presque « de trop ». Maxime-Olivier Moutier y raconte à quel point son quotidien le rend heureux; sa femme qu’il adore, ses enfants dont il ne peut se passer, le plaisir d’exécuter de banales responsabilités familiales comme faire la lessive ou laver la vaisselle…
Plate vous croyez? Du tout! Ce qui fascine dans L3MDCDV, c’est que MOM a travaillé fort pour atteindre ce bonheur. Rien ne le destinait à ce type de vie plutôt banale. Quelques chapitres nous en font d’ailleurs très bien la démonstration; des parents aux antipodes, un divorce inévitable, l’adolescence difficile qui s’en suit.
Comme j’avais d’abord lu deux récits de MOM parus à la fin des années 90, Marie-Hélène au mois de mars et Lettres à Mademoiselle Brochu, mon idée était déjà faite sur le personnage et j’avoue que c’était loin d’être flatteur pour lui. Suicidaire, troublé, obsédé, on était à des lieux de l’homme épanoui qui a écrit L3MDCDV. Je suis convaincue que ces lectures, qui datent d’une douzaine d’années, ont influencées mon appréciation. Je me suis tellement sentie contente pour lui, heureuse de voir que parti de si loin, le bonheur a fini par le rattraper. Il y a beaucoup d’espoir dans L3MDCDV et l’effet en est multiplié lorsque l’on connaît le parcours de l’auteur.
J’aurais passé outre quelques épanchements sur ses (nombreux) états d’âme, ce qui ne m’a toutefois pas empêché de prendre plaisir à la lecture de ces 263 pages. Un feel-good livre.