Joseph Edgar
Interstices
Indépendant
Canada
Note : 7/10
par Rachel Del Fante
Sur Interstices, Joseph Edgar chante l’Acadie au ventre et le Québec en tête sur une trame à saveur cajun, folk et rock. Guitare, piano et percussion de toutes sortes ne font qu’un pour former les mélodies parfois rythmées, parfois modestes de ce quatrième opus chargé d’intensité.
L’auteur/compositeur, fidèle à ses origines, y chante en français comme en anglais avec un charmant accent acadien. Il se confie sur l’amour, le passé et la peur de l’inconnu ; des thèmes récurrents, mais non négligeables qui rappellent que la vie est une série d’étapes.
À travers ses textes, il évoque d’ailleurs le vent, à plusieurs reprises, pour évoquer cet enchaînement. Sur Le fantôme de Blanchard, on peut l’entendre nous parler d’un personnage qui vit « une autre journée, à passer le temps, à se débattre pour, attraper le vent ».
Ne t’en fais pas, pièce plus douce et progressive est sans aucun doute ma préférée de l’album. Un peu mélancolique, mais à la fois chargée d’espoir, sa mélodie rappelle la trame sonore d’Into the Wild (Vers l’inconnu) composée par Eddie Vedder, chanteur de Pearl Jam.
Head in the Clouds et Slip Away se rallie au bon folk américain, alors que Chemin Inconnu, Pont Mackay et Nouvelle du soir sont un mélange bien dosé de rock et de cajun.
Je n’irai pas jusqu’à comparer Joseph Edgar à Bernard Adamus, mais certains morceaux comme Tu m’avais, tu m’aurais ou Route 56 rappellent étrangement sa façon d’écrire. Dans le même sens, Secousse évoque la fougue indifférente de Vincent Vallières à ses débuts.