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[Critique DVD] Désirs Humain

Par Gicquel

La crapule. Une figure au cinéma, bien sympathique. Quand ressurgit  la face débonnaire de Carl Buckley sous les traits de  Broderick Crawford, le doute n’est plus permis. Pour retrouver son job, dont il vient de se faire éjecter, le voici tout mielleux auprès de madame, à qui il demande d’intervenir afin de régler le problème.  

Ce n’est déjà pas très moral, mais la suite des événements l’est encore moins. Le gentil minou récupère toutes les preuves du forfait supposé de son épouse, qui n’a plus qu’à se taire…Le débonnaire devient un fieffé salaud. Une crapule.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le drame, c’est que dans sa galerie de portraits, Fritz Lang a d’autres spécimen du même tonneau. Prenons par exemple, l’épouse du monsieur ; sous ses airs de malheur et de soumission,elle non plus ne me semble pas très catholique. La plume habile de Alfred Hayes , relayée par celle de Zola de «  La bête humaine » (le scénariste dit s’en être inspiré) ne dévoile jamais son entière complexité. Elle est dans la retenue, dans l’attente, et le spectateur dans cette même expectative.

« L’apparence compte plus que l’esprit » dit une femme à son amant, « car les hommes voient mieux, qu’ils ne réfléchissent ».

Je suppose que la pellicule a été revue, le noir et blanc étant d’une somptuosité à couper au couteau. Ce dont ne se prive notre ami Carl, ajoutant à la profondeur des contrastes, la noirceur de son âme. C’est purement du grand art, un très beau descriptif d’un milieu petit bourgeois.

[Critique DVD] Désirs Humain

Fritz Lang  s’intéresse ici plus à la psychologie de ses personnages qu’à l’intrigue qui les noue irrémédiablement les uns aux autres. Les dés ne sont pas pipés, mais suffisamment plombé pour tomber dans la bonne direction. Ce qui fait le sel de ce film noir, dans lequel ce pauvre nigaud de Glenn Ford , aussi lisse que possible, va gentiment sombrer.

Il est l’amant de la fameuse Vicki que Gloria Grahame , interprète à la lettre près. Elle connaît ses classiques.

  • « La loi des désirs », entretien avec Bernard Eisenschitz. (13 mn)

Toujours aussi peu expressif dans le regard, le critique a par contre beaucoup à dire sur ce film que la censure refusa dés l’écriture des premiers scénarios. Un  héros, alcoolique, soumis à des pulsions criminelles et sexuelles, pas de ça chez nous, disait-elle avant d’accepter la huitième version.

Entre remake et nouvelle adaptation de « La bête humaine » de Zola et donc du film de Jean Renoir, Bernard Eisenschitz assure que les incidents sont toujours les mêmes, mais toujours traités de façon différente. «  Il y a peu de rapport entre les deux films »


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