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Frédéric Wandelère (par Alain Paire)

Par Florence Trocmé

WandelèreFrédéric Wandelère est né à Fribourg le 7 mars 1949. Parmi les livres qu'il a publiés, Vélléitaires, L'Age d'Homme, 1976, Leçons de simplicité, La Dogana, 1988, Le Dilettante, cipM / Spectres Familiers, 1991, Quatre tombeaux de vent. Le feu de nuict, 1991, Le sort commun, Samuel Buffat, 1995. Wandelère est présent dans l'anthologie Quatre poètes, L'Âge d'Homme (col. Poche Suisse), 1998. Il est traducteur pour des poèmes en langues allemande et italienne, on trouve quelques-uns de ses écrits dans des revues comme Théodore Balmoral, L'Atelier Contemporain, Écriture et La Revue de Belles Lettres.  
 
Dans un texte qui figure sur le site de La Dogana, Florian Rodari indique à propos de La Compagnie capricieuse que "Frédéric Wandelère vit et travaille à Fribourg. Sa fenêtre donne sur un vallon herbu au bas duquel court la rivière portant le doux nom de Sarine. Sa porte ouvre, non loin de la cathédrale Saint-Nicolas, sur une rue passante où vont et viennent en s'interpellant prostituées et clients. Cette situation de contrastes est sans doute l'une des secrètes raisons qui dessine le sourire de ce poète ...".   
Tandis que paraissait le 24 janvier 2012 La Compagnie Capricieuse, les Éditions Hanser de Munich publiaient dans leur collection Lyrik Kabinett un ensemble bilingue des poèmes de Frédéric Wandelère sous le titre Hilfe fürs Unkraut (Secours aux mauvaises herbes), traduction de Elisabeth Edl et Wolfgang Matz, préface de Philippe Jaccottet
  
A l'occasion de la publication des Leçons de simplicité, Philippe Jaccottet écrivait  qu' "Avec ce Fribourgeois peu visible et peu bruyant, on échappe une bonne fois aux tourments et aux combats des puritains. On ne résiste pas à son sourire d'homme subtil et à cette sagesse qu'il a de consentir, simplement, au plaisir d'être, quand il suffit de peu pour le nourrir. La grâce singulière que j'ai découverte, bien tard, dans les Contrerimes de Toulet, je la retrouve chez lui, mais sans le moindre soupçon d'influence. Il n'y a pas d'influence d'elfe à elfe.... mais le même goût de vivre pleinement, librement, le même art de saisir l'instant qu'ont eu les maîtres du haïku, que Wandelère connaît bien, mais se retient, heureusement, de singer. Quelle rare merveille, quand les mains d'un paresseux sensuel et tendre, viennent apaiser, serait-ce sous l'aile de la mélancolie, la brûlure de toute absence et la mort elle-même ! Bienheureuse et féconde paresse de Jean de la Fontaine, ou des héros d'André Dhôtel : qu'elle ne détourne tout de même pas trop souvent Frédéric Wandelère de la page qui ne demande qu'à être par lui ravie"... 
 
Ce lecteur-promeneur qui n'oublie pas d'avouer sa dette et sa reconnaissance envers La vie des libellules de Jean Rostand pratique depuis quelques années la plongée sous-marine. Il fréquente volontiers  les crevettes, les seiches et les fonds coralliens. Il mentionne dans les notes terminales de La Compagnie capricieuse qu'il entretient commerce avec des bestioles aquatiques qui ont pour noms l'ange royal, les cardinaux, les gardes suisses ou bien encore La Fée lorette. 
 
On trouve dans son œuvre d'autres fréquentations de bon aloi, par exemple des écrivains helvétiques comme Pierre-Louis Mathey, Charles-Albert Cingria, Anne Perrier, Etienne Barillier ainsi que Jean Roudaut qui fut longtemps enseignant à l'université de Fribourg. Avec Georges Borgeaud, Frédéric Wandelère a réalisé en 1993 un entretien-portrait de 90 minutes pour un film titré Georges Borgeaud et les bonheurs de l'écriture. 
 
Jean Starobinski est l'une de ses références les plus permanentes. On trouve dans le recueil et catalogue Un visa donné à la parole / La Dogana, trente ans d'éditions, en pages 73-75 Étudier avec Staro, une évocation de ses années passées à la Faculté des Lettres de Genève ainsi que le récit de ses fréquentes visites chez les libraires de livres anciens. Frédéric Wandelère a conduit pour Le poème d'invitation (éd. La Dogana, octobre 2001) un remarquable entretien, retranscrit sur quarante pages d'un petit volume, avec Jean Starobinski qui termine ainsi sa conversation, page 49 :"Si je pense fréquemment à Montale, c'est parce que sa poésie attire un regard inespéré sur l'objet le plus simple, une attention avivée pour le son d'un instrument, pour la "note isolée", tout en faisant percevoir ce qu'il y a d'illimité autour de "l'espace bref des jours humains". 
 
[Alain Paire ]
 
 
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