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Cheval de guerre (de Steven Speilberg)

Par Ceciledequoide9
Cheval de guerre (de Steven Speilberg)Bonjour à celles et ceux qui aiment les chevaux
Bonjour à celles et ceux dont l'histoire est un dada
Bonjour aux zotres

Parfois on aime un film, parfois on ne l'aime pas, parfois on est partagé entre ces deux avis. Parfois on adore un film, parfois on le déteste mais, rarement, il arrive qu'on soit écartelé(e) entre ces deux points de vue somme toute radicaux. C'est pourtant mon cas après avoir vu Cheval de Guerre de Steven Spielberg en avant première.
Le sujet
Mon résumé - A la veille de la première guerre mondiale et contre toute logique (notamment financière), un fermier achète Joey, un cheval magnifique mais bien peu adapté aux rudes travaux de la ferme. Albert, le fils du fermier adore ce cheval et il naît entre ces deux êtres une complicité rare jusqu'à ce que la guerre éclate et que, criblé de dettes, le père d'Albert ne se résolve à vendre Joey à un jeune officier britannique. Le cheval va alors partir en France, sur le front, et connaître le sort peu enviable des chevaux de guerre.
Le synopsys du film (dont je reparlerai) - À la veille de la Première Guerre mondiale, le jeune Albert mène une existence paisible dans une ferme anglaise avec son cheval, Joey, qu’il adore. Mais le père d’Albert décide de vendre Joey à la cavalerie britannique, et le cheval se retrouve bientôt sur le front français. L’animal entame alors une extraordinaire aventure en plein conflit. En dépit des obstacles qu’il rencontre à chaque pas, Joey va changer la vie de ceux dont il croise la route. Incapable d’oublier son ami, Albert quitte la ferme et rejoint à son tour le champ de bataille dans l’espoir de retrouver son cheval et de le ramener chez lui.
Mon avis
Je ne savais rien du film avant d'aller le voir à part le nom du réalisateur mais le titre m'avait immédiatement évoqué la première guerre mondiale et je m'étais souvenue de quelques passages du roman "Guerres" de Thimothy Findley sans savoir que le film était l'adaptation d'une pièce de théâtre elle-même adaptée d'un roman pour adolescent(e)s à succès signé Michael Morpugo. C'est important (aussi) pour comprendre la suite.
Cheval de guerre (de Steven Speilberg)La charge du lendemain
Voici mot pour mot le mail que j'ai envoyé à la personne qui m'avait invitée à la projection
En très bref, mon avis sur ce film est très contrasté entre des scènes que j'ai adorées et d'autres que je n'ai pas aimées du tout. J'ai été littéralement bluffée par tout ce qui concerne la guerre et j'ai en revanche détesté la guimauve conte de fée (à certains moment j'avais l'impression de voir Babe tant les décors étaient croquignolets et les couleurs vives) certes voulue et assumée par Spielberg mais qui, selon moi crée un véritable déséquilibre qui fait qu'on ne sait plus trop dans quel sens va le film et à qui il s'adresse : je n'enverrai pas un gosse de 10 ans voir les scènes de charge ou de combat dans les tranchées en revanche je ne suis pas certaine qu'un adulte goûtera les confitures de grand-papa Arestrup !
J'ai aussi été très dérangée par le côté anthropomorphique du film qui prête au cheval des sentiments humains (c'est ambigu ce truc) : ce qui passe dans un livre pour ado est plus discutable sur grand écran. Il n'en reste pas moins que toutes les scènes avec des chevaux sont dingues, incroyables, à la fois magnifiques et intenses.
Et puis, à titre plus personnel, j'ai un énooooorme problème avec la musique de Williams qui appuie lourdement (et bruyamment !) sur les effets déjà bien dégoulinants de bons sentiments de toutes les scènes "champêtres". Quant au coucher de soleil façon Autant en emporte le vent de la fin (assumé aussi, je sais, j'ai lu le dossier de presse), ça m'a achevée aussi sûrement qu'on achève un cheval blessé.
En résumé j'étais vraiment très partagée en sortant de la salle mais, bizarrement, je me suis rendue compte que j'ai dîné en pensant au film, je suis allée me coucher en y pensant encore et j'y pensais toujours à mon réveil ce matin. J'en conclus que la balance penche tout de même du côté positif, que le traitement du rôle des chevaux pendant la guerre est passionnant et que je suis complètement admirative du travail des "chevaux-acteurs".
Conclusion : je conseillerai donc le film.
Quelques précisions a posteriori

Le film m'a énervée dès le début pour 3 raisons :
1/ Je ne suis pas fan de l'acteur principal, trop beau, trop "ravi de la crèche", trop lisse et insipide et possédant le même tic exaspérant que Tom Cruise : jouer toutes ses pseudo émotions la bouche ouverte et les yeux exorbités.
2/ Je n'ai jamais entendu dire qu'un paysan était assez couillon pour labourer un champ plein de cailloux énormes... On enlève les plus gros cailloux d'abord, on laboure après seulement.
3/ Je sais bien qu'il est le compositeur chouchou de Spielberg et que des dents de la mer à la série des Indiana Jones, tout le monde a sa musique dans la tête mais il faut vraiment que quelqu'un(e) dise à John Williams de se calmer. Dans ce film, la BOF est assourdissante et insupportable et on attend avec impatience le son des boulets de canon pour enfin ne plus la subir.
Ces précisions faites, ça s'est arrangé par la suite puis détérioré à nouveau puis arrangé encore, etc. Je n'étais plus au cinéma mais dans des montagnes russes me faisant passer de l'ébahissement à la consternation.
Le dossier de presse étant fort bien fait et très complet, j'ai appris a posteriori un tas de choses qui ont confirmé ou éclairé mes impressions lors de la projection. Ainsi, la référence finale et évidente à Autant en Emporte le vent est elle totalement voulue et assumée. Soit, sauf qu'Autant en emporte le vent est un film d'amour de 1939 et que, 70 ans plus tard, l'image culte de Scarlett devant un ciel rouge incendie perd à la fois de son intérêt (ça a déjà été fait), de sa modernité (pas besoin d'expliquer), de sa force (c'est tout de même vachement gnan-gnan quand on y pense) et surtout de son intérêt (qu'est-ce que ça vient faire dans ce film-ci ?).
Cette dernière question entre parenthèse révèle d'ailleurs un problème assez récurrent de Cheval de Guerre : en tant que spectatrice, j'ai été déroutée par les contrastes incessants du film où alternent des scènes de guerre (esthétisées mais géniales) et des scènes champétro-bucoliques ultra-colorisées dignes d'une pub pour les confitures Bonne Maman et qui feraient passer une rediffusion de Heidi pour un prequel de Se7en ! Autant vous dire que j'ai détesté toutes ces scènes là.
Du coup, on ne sait pas trop à qui le film s'adresse et l'on sent bien (a posteriori) que le livre a été compliqué à adapter. Impression confirmée par un autre détail (de poids) que j'ai appris dans le dossier presse et qui explique un autre point qui m'a gênée dans le film. Le roman (que j'ai désormais très envie de lire) est parait-il rédigé à la première personne du singulier du point de vue du cheval : dès lors, il repose sur un parti pris résolument anthropomorphique.
Comme Spielberg le précise lui-même, ce procédé ne pouvait pas passer à l'écran. Seulement voilà, le film est malgré tout traversé de part en part d'anthorpomorphisme et le scénario prête constamment au cheval des intentions humaines. C'est flagrant dès le sysnopsys (dont j'avais dit que je reparlerai) et c'est ça que je trouve le plus gênant dans le film.
Une conséquence indirecte de ce qui précède est que le/la spectateur/trice est plus en empathie avec les chevaux dont on voit l'agonie et les souffrances qu'avec les hommes dont la mort n'est jamais montrée mais plutôt suggérée quasi métaphoriquement ou évoquée a posteriori.
Il n'en reste pas moins que le film possède un intérêt historique évident, que les resconstitutions sont hallucinantes et que certaines scènes sont véritablement d'anthologie. Notamment quand Joey court entre les deux tranchées ennemies et même après avoir lu moult explications sur le sujet, je suis toujours bluffée qu'on ait réussi à faire faire "ça" à un (enfin plusieurs) cheval/aux.
Cheval de guerre (de Steven Speilberg) Pour en savoir plus sur les chevaux de guerre

Passionnant et édifiant article de Wikipedia sur le sort des chevaux pendant (et après !) la première guerre mondiale.
Conclusion
Pour les reconstitutions de batailles et le merveilleux travail des chevaux (il en a fallu 14 pour le seul rôle de Joey)

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