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Yann FRANCK - Qui sera le prochain? : 6+/10

Par Eden2010
Yann FRANCK - Qui sera le prochain? : 6+/10

Yann FRANCK – Qui sera le prochain ? : 6+/10

Ce petit roman d’à peine 173 pages est destiné à un public très ciblé : le public plutôt jeune qui aime les films d’horreur du type « Souviens-toi l’été dernier », « Scary Movie », « Urban Legends » (etc. etc.)

Car ce petit roman aurait pu porter le titre « Urban Legends 24 » ou encore « Souviens-toi l’été dernier 15 ».

L’intrigue est bien vite résumée :

Sur un campus universitaire, un tueur fou assassine les étudiants et même les professeurs de façon atroce, se servant notamment des phobies de ses victimes pour en venir à bout.

Un petit groupe d’amis semble la cible véritable. Ils ont tous reçu une étrange lettre, qui, sans être menaçante, les met tout de même mal à l’aise et constitue un lien entre eux, futurs victimes.

Et ils s’interrogent : qui sera le prochain ? Pourquoi eux ? Qui leur en veut ?

Lorsque l’un après l’autre tombe sous la hache (ou autre) du tueur, le groupe commence à paniquer, et le lecteur avec lui, puisque dès la première page il sait qui n’échapperait pas à son terrible destin ! Comme dans un film nous n’attendons plus que le moment du trépas …

Et pourtant, ce n’est vraiment pas mal, cela manque juste un peu d’originalité

L’auteur a repris les codes des séries que j’ai mentionnées plus haut, ces films ou livres d’horreur sans véritable profondeur, et en a reproduit un autre.

Il s’agit donc simplement d’une nouvelle variation sur le thème du « tueur à la hache sur un campus ».

Oui, Yann Franck a repris absolument tous les stéréotypes, au point qu’il devient rapidement évident que c’est totalement volontaire (wow, j’espère !), que ce n’est pas un clin d’œil mais un véritable feu de joie.

Ne serait-ce que la mystérieuse lettre, qui commence par les mots « Souviens-toi … » - on ne peut que faire le lien immédiat avec nos « classiques ».

Cela commence dès la présentation des héros, les clichés s’accumulent : le macho, la meneuse etc. etc. Même le jardinier effrayant ne manque pas à l’appel, vous savez, ce personnage laid et solitaire qui terrifie tout le campus par son comportement étrange, celui que tout le monde soupçonne alors que ce n’est jamais lui, le tueur.

Non, aucun stéréotype ne nous est épargné - mais c’est tellement grossier que c’en devient adroit, c’est étonnant !

Tout commence avec un tueur à la hache (il change par la suite de méthode pour se servir des phobies de chacun) qui se promène vêtu d’une doudoune à capuche – silhouette facilement reconnaissable que l’auteur projette avec joie sur les murs, hache en apparence.

Certaines scènes sont dignes des plus « grands » films du genre : nous avons l’ami du héros qui, de l’étage, voit la silhouette du tueur emboiter le pas à son ami qui se dirige seul vers la piscine (oui, seul vers la piscine !) et qui n’entend pas ses cris d’avertissement derrière la fenêtre, nous avons les héros qui se séparent (oui oui !), nous avons les questions bêtes, même soulignées par l’auteur ((question)que les victimes désignées posent dans les films d’horreur comme si l’agresseur allait répondre »),nous avons les fils du téléphone coupés, isolant le campus de l’extérieur, nous avons les morts les plus terrifiantes possibles.

Donc, c’est du lu, déjà lu, vu, déjà lu, dans les détails, des allusions plus ou moins subtils aux « classiques du genre » …

Et pourtant, ça marche !

Comme un « Souviens-toi l’été dernier n° 32 » marcherait, alors qu’on sait dès le début ce qui se passera, dans le détail !

Voilà ce que vous avez ici. Vous aimez le genre, vous aimerez le roman, car c'est ...

Un roman très ciblé

Ce roman a donc une cible bien précise, mais ce lectorat-là trouvera exactement ce qu’il cherche et ne sera certainement pas déçu.

Si vous n’en faites pas partie de ce groupe de lectorat, et bien, ce roman n’est pas pour vous.

Je ne regrette qu’une seule chose, le manque absolue d’originalité dans le scénario ou même dans la manière d’assassiner ces pauvres étudiants.

L’auteur a poussé le cliché un tantinet trop loin. En modifiant un tout petit peu l’ensemble pour s’écarter du déjà lu, déjà vu (……) il aurait pu nous livrer un roman franchement sympathique – du genre, j’insiste.

Là, on a constamment le doute : ne faudrait-il pas sourire au lieu de frissonner ? (bon, vous me direz, c’est un peu la question qu’on se pose devant « Souviens-toi … » et Compagnie).

Je pense que même si nous sommes très très loin d’un chef d’œuvre, le but du roman est atteint. Je le dis, presque à regret, mais c’est un fait.

Si c’est ce que vous avez envie de lire là, maintenant, n’hésitez pas !

Aucun temps mort, les situations bien connues déjà, un déroulement prévisible et pourtant, ce roman est prenant à sa manière.

On peut relever quelques petites erreurs (comme cette confusion avec le nom du mourant page 98), mais elles n’enlèvent rien au déroulement du roman.

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