L'histoire: Années 70. Carlito Brigante sort de prison après une remise de peine. Il commence à se réinsérer dans la société, en ayant des parts dans une night club. Il renoue également avec son ancienne petite amie, Gail. Sauf que tout cela va être compromis par son avocat, David Kleinfeld...
La critique d'Alice In Oliver:
A la base, L'Impasse, réalisé par Brian de Palma en 1993, est l'adaptation de plusieurs romans d'Edwyn Torres. Toutefois, c'est surtout le tome intitulé After Hours qui est retenu pour le scénario du film.
Pour éviter la confusion avec le film de Martin Scorsese, donc After Hours, le long-métrage est finalement baptisé Carlito's Way.
Pour l'anecdote, Brian de Palma ne voulait pas réaliser un nouveau polar après Scarface. Mais le cinéaste sera totalement emballé pour le script.
Pour le rôle de Gail, Brian de Palma fait appel à Alison Doody puis, à Melanie Griffith mais les deux actrices refusent le rôle.
Finalement, soutenue par Al Pacino, c'est Penelope Ann Miller qui est retenue.
Pour le reste du casting, L'Impasse réunit également Sean Penn, totalement méconnaissable dans la peau d'un avocat véreux (David Kleinfeld), John Leguizamo, Luis Guzman et Viggo Mortensen.
Encore une fois, Brian de Palma signe un excellent polar avec une introduction surprenante, qui montre un héros, Carlito Brigante (Al Pacino) mourrant.
Le film nous présente alors le long cheminement qui va mener ce personnage atypique vers un destin funeste et qui semble déjà écrit à l'avance.
Plus que jamais, L'Impasse ressemble à un polar urbain. Carlito Brigante vient de sortir de prison grâce à son avocat.
C'est un ancien voyou qui a écumé cinq ans au lieu de trente derrière les barreaux.
Cette douloureuse expérience a laissé des cicatrices. Désormais, Carlito veut s'éloigner du grand banditisme, du trafic de drogue et se racheter une conduite.
Hélas, la poisse semble inéluctablement le poursuivre. Brian de Palma prend fait et cause pour son héros. Malheureusement, ce dernier doit faire face à son passé. A peine sorti de prison, il se retrouve dans un réglement de compte.
Ensuite, c'est son propre avocat qui sombre dans la violence et devient un criminel. Carlito est aussi un ancien voyou avec un code de l'honneur.
Pour lui, l'amitié a une réelle importance. Il décide à contrecoeur d'aider son avocat. C'est un personnage à la recherche de la rédemption.
Ses convictions et sa bonne foi vont êtres mises à rude épreuve. Certes, Carlito retrouve celle qu'il aime, Gail, et rêve de partir avec elle dans un coin de paradis.
Mais Carlito est aussi un ancien gangster torturé et sans cesse rattrapé par une guerre urbaine qu'il ne comprend plus.
Au yeux des criminels, Carlito est une icône, une légende vivante qu'il faut à tout prix respecter. Mais Carlito a changé et n'est plus le caïd teigneux et revanchard du passé. La caméra de Brian de Palma insiste alors sur le regard usé de Carlito et sa tenue vestimentaire. L'homme est sans cesse habillé en noir.
Dans le rôle de cet ancien bandit attachant, Al Pacino livre une composition troublante. Lui-même semble fasciné par son personnage.
Mais il ne faudrait pas non plus oublier les autres acteurs. Par exemple, Sean Penn compose une râclure dans les règles.
D'autres portraits sont totalement pathétiques. C'est par exemple le cas de Viggo Mortensen, réduit à un petit fauteuil roulant et portant des couches culottes. Bref, un excellent film que l'on peut ranger parmi les classiques.
Note: 18.5/20