Quand j'étais petite, les boules de Berlin se nommaient krapfen (ma grand-mère) ou berliner (ma mère). Et selon que l'une et l'autre les préparaient, les parfums variaient. Les krapfens étaient à la confiture de fruits rouges pour la plupart (fraise, framboise, myrtille) ou parfois dans les grands jours, elle préparait les confitures de son enfance, au raisin, aux pétales de roses, à l'orange et aux cédrats alors que les berliners étaient à la confiture de prunes que nous faisions par kilos tous les étés. Le krapfen était donc bien plus exotique que le berliner qui était au contraire très familier. Quand j'ai entendu pour la première fois alors que j'étais petite la fameuse phrase de Kennedy, "Ich bin ein Berliner" j'ai cru qu'il se prenait pour un beignet. Bien plus tard, j'ai appris qu'on les nommait surtout boules de Berlin.
Je me souviens surtout que les krapfens, comme les berliners, donnaient lieu à tout un cérémonial, il fallait prévoir la journée pour les faire, et encore, en l'ayant planifié plusieurs jours à l'avance. Ma mère et ma grand-mère s'affairaient pendant des heures à des tâches mystérieuses dans la cuisine. Aujourd'hui que c'est moi la mère (!!!), il suffit que mon fils me dise avant la sieste qu'il veut des beignets à la confiture, et à la fin de la sieste il les a, et même pire, j'ai abandonné la traditionnelle confiture pour de la compote de pommes plus légère et plus digeste. De nos jours, ma bonne dame, il n'y a plus de temps pour les choses, tout va trop vite.
pour une quinzaine de boules de Berlin normandes :
- 500 g de farine
- 250 ml de lait
- 40 g de sucre
- 1.5 c. à café de sel
- 2 jaunes d'oeuf
- 2 c. à soupe d'huile
- 2,5 c. à café de levure lyophilisée
- huile pour la friture
- compote de pommes
N.B. : Il est possible d'agrémenter la compote en lui ajoutant 1 c. à soupe de calvados ou de triple sec si aucun enfant ne mange des beignets bien-sûr.