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Mieux vaut être un mendiant qu'un malfaiteur

Publié le 04 mars 2012 par Amroune Layachi
Mieux vaut être un mendiant qu'un malfaiteur

Mieux vaut être un mendiant qu'un malfaiteur

Le nombre de mendiants augmente de jour en jour à Oran et surtout au centre-ville. Des hommes, des femmes et des enfants de tous âges. Au total, 488 mendiants «exerçant» à Oran ont été recensés en 2011. Cela sans compter certaines personnes sans domicile fixe qui tendent aussi la main pour se nourrir.

A Oran, ils sont des dizaines de mendiants à squatter régulièrement les trottoirs. Chacun à sa manière aborde les passants et parfois même allant jusqu'à les agresser. Femmes très jeunes, avec des enfants, souvent des bébés de quelques mois, voire d'à peine une semaine, ainsi que des adolescents, envahissent chaque matin les artères de la ville d'Oran à l'instar des grandes villes du pays.

Adossés aux murs ou à même le sol, ces quémandeurs mettent à terre tout le paquetage: bébés, couches, biberons, boîtes de lait, ordonnances, boîtes de médicaments... avant d'entamer leur litanie. Ultime échappatoire, pour certains citoyens excédés par la misère de la vie quotidienne, le chômage et la précarité, moyen de doubler ses gains pour d'autres, peu importe, la mendicité demeure pour ces passants le reflet de la misère sociale qui s'est emparée de beaucoup d'Algériens.

Certains utilisent leurs enfants pour avoir plus de chance de convaincre les gens. D'autres «louent» carrément des enfants pour mendier. Les enfants handicapés sont les plus sollicités. En 2011, 5 femmes ont été traduites en justice pour exploitation d'enfants en bas âge à des fins de mendicité et pour la première fois les 5 mendiantes ont été condamnées à la prison. Elles ont été condamnées à trois mois de prison ferme. Ces femmes ont été interceptées à plusieurs reprises et n'ont pas accepté d'arrêter de mendier. Les riverains sont quotidiennement «agressés» par des scènes dramatiques de familles entières dans les rues s'adonnant à la mendicité, aux femmes avec enfants abandonnés sur les trottoirs. C'est à longueur de journée que tous ces mendiants arpentent les artères de la ville à la recherche d'âmes généreuses pouvant venir à leur secours. Les artères principales ou les places publiques sont squattées par des mendiantes.
Pour les hommes, c'est souvent au niveau des mosquées qu'ils demandent la charité en invoquant différents motifs à même de sensibiliser les fidèles, les uns pour compléter leurs voyages pour des destinations lointaines, les autres pour subir une opération chirurgicale, l'achat de médicaments ou des analyses avec présentation de documents pour «confirmer» le bien-fondé de leurs demandes qu'elles soient fictives ou réelles. Les exemples ne manquent pas. En dépit des efforts des services de l'action sociale pour assainir la situation, les mendiants refusent de se rendre à Diar Erahma.


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