Mormeck:7 min et puis s’en va!

On attendait ce combat depuis très longtemps…malheureusement la longueur des débats n’aura pas été à la hauteur de notre attente. En 4 rounds JM Mormeck a été balayé par un Klitschko plus grand, plus fort. On savait la tâche difficile, mais au fond de nous on espérait que la volonté du guadeloupéen fasse des miracles. Récit d’une conclusion annoncée.

David contre Goliath

On n’ira pas jusqu’à dire que Mormeck a un physique d’enfant pré pubère mais il n’a pas la carrure d’un Vladimir Klitschko. Sans mauvais jeu de mots le défi était de taille, le français rendait à son adversaire 17 cm et 13 kilos. Plus petit donc, la principale question qui a du hanter la préparation de JMM était de savoir comment il allait contrecarrer l’allonge de l’allemand…apparemment il n’a pas trouvé la réponse à cette cruciale interrogation (si réponse il y’a). On a bien vu durant les 4 rounds que la tâche était insurmontable, acculé par les coups de son adversaire le français n’aura touché qu’une fois son adversaire.  Rien ne sembla pouvoir remettre en cause la supériorité de l’allemand, l’arrêt de l’arbitre au 4^ème round ne souffre d’aucune contestation. Lorsque l’on voit l’état de fraicheur du vainqueur après le combat, on est content pour le français que son supplice ait pris fin.

 Organiser le combat à Lourdes…

On ne doute pas de la volonté de Mormeck, de la minutie avec laquelle il a préparé ce combat, mais on est en droit de se demander si l’issue n’était pas courue d’avance. Ok ce constat est facile après le combat nous vous le concédons mais en boxe il n’y a que très peu de place pour le hasard. En effet la différence physique entre les deux hommes était telle qu’une victoire de JMM aurait était un des plus beaux exploits du sport français. Après tout, avec son passage chez les lourds en 2009 le français voulait se mettre en danger, relever un dernier défi avant de se retirer, de ce point de vue là on peut dire qu’il a réussi. Avec ce combat il aura tenu en haleine un public français qui n’est plus habitué à se passionner pour la boxe, et puis perdre face à un mec qui fait presque 20 centimètres de plus et qui depuis 8 ans n’a mis que des branlées ce n’est pas une honte. Il en fallait une bonne paire pour aller défier Klitschko sur ses terres, faire face à l’hostilité de 50 000 allemands abreuvés de haine et de bières. Mais voilà dans cette aventure le français était  un homme de défis, fidèle à sa réputation l’allemand est resté un homme de K.O. Fin de l’histoire.

 Une suite qui s’écrit en pointillé

 Avons-nous vu Jean Marc Mormeck pour la dernière fois sur un ring samedi soir ? La question est sur toutes les lèvres à l’heure de faire le bilan de ce combat. A 39 ans le français a sans doute clôt la page boxe.  JMM est un homme réfléchi, il souhaite donc se donner du temps avant d’annoncer la suite qu’il compte donner à sa carrière. Champions unifié des lourds légers en 2006, il est depuis un petit moment déjà entré au panthéon de la boxe française.  Qu’a-t-il encore à prouver ? Rien. Alors oui peut être aura-t-il des regrets, comme ce combat perdu face à O’Neill Bell en janvier 2006, mais au fond il a sans doute fait le tour de la chose.

Mormeck est une icone, comme nous le disions ici la boxe française souffre le martyr. Qu’on se le dise ce n’est sans doute pas que Mormeck qui a perdu samedi soir, c’est aussi tout un sport en crise qui se retrouve orphelin de sa seule figure de proue. Une chose est sûre, il faudra du temps avant de retrouver un champion à la hauteur de Jean Marc Mormeck et que ce soit sur le ring ou en coulisse, on espère que le Guadeloupéen pourra contribuer à l’éclosion de nouveaux talents.