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Sophocle empreint d'une belle modernité...

Publié le 07 mars 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique antigone théâtre des quartier d'ivry

La perspective de cette soirée pourrait en décourager plus d'un...

Sophocle... En langue étrangère (arabe)... Surtitré en français... A Ivry...

Le moment sera pourtant de toute beauté et d'une intensité certaine pour qui passera outre une paresse intellectuelle (ou physique) plus ou moins naturelle qu'il est parfois bon de violenter... La découverte de cette "Antigone" montée par le Théâtre National Palestinien enchante en effet un début de mois de mars un peu terne théâtralement parlant et se fait sans effort tant le spectacle est une réussite totale. 

critique antigone théâtre des quartier d'ivry

Grâce à ses interprètes, d'abord. La jeune Shaden Salim en tête, dans le rôle titre, puissante et bouleversante Antigone luttant pour l'honneur de son frère Polynice (je vous épargne ici le résumé d'une intrigue que nous connaissons tous). Face à elle, Hussam Abu Eisheh est un Créon terrifiant et fascinant. Mais c'est bien le travail de l'ensemble de la troupe que nous devons saluer. Celle-ci  donne toute son ampleur à la tragédie grecque et la rend en même temps extrêmement contemporaine, par un phrasé dénué d'emphase, un lyrisme des plus naturels,  un jeu vif et une sincérité sans faille .

Grâce à la mise en scène d'Adel Hakim, ensuite, à l'image de ce que donnent les comédiens. Sans fioriture, rigoureuse, extrêmement rythmée, délaissant toges et colonnades pour une esthétique actuelle mais intemporelle servant au mieux l'universalité du propos de Sophocle. Propos trouvant un écho particulier dans l'histoire du peuple palestinien. Le choix d'intégrer  au spectacle un texte du poète Mahmoud Darwich fonctionne d'ailleurs parfaitement.

La musique, enfin, happe le public et emporte magnifiquement le début et la fin de la représentation. Lorsqu'Antigone et Ismène pleurent leurs frères au lever du rideau, puis lorsque Créon constate avec douleur les morts dont il est cause. Deux moments de transe rythmés par les notes du Trio Joubran, presque chorégraphiés, véritablement envoûtants.

Allez-y !

Jusqu'au 31 mars, au Studio Casanova du Théâtre des Quartiers d'Ivry.

critique antigone théâtre des quartier d'ivry

Photos : Nabil Boutros


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