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L'épée de Damoclès et autres étymologies

Publié le 08 mars 2012 par Dubruel
 d'après Gilles Henry "L'habit ne fait pas le moine" (éd. Tallandier)

L’épée de Damoclès

Au IVème s. av. J.C., à Syracuse, vivait Damoclès, un des courtisans de Denys le Tyran. Il vantait sans cesse le bonheur de son maître.

Denys l’invita un jour à participer à un banquet, le revêtit d’habits royaux, le fit servir par de belles courtisanes. Damoclès était ravi.

Jusqu’au moment où Denys le Tyran lui demanda de regarder au-dessus de sa

tête. Damoclès vit une lourde épée nue suspendue au plafond par un simple crin de cheval…

L’épée de Damoclès désigne un péril, sans cesse menaçant et provoquant l’angoisse.

Être comme l’âne de Buridan

C.-à-d. ne pas savoir quel parti prendre, hésiter indéfiniment.

Jean Buridan (1295-1360) naquit à Béthune. Ce philosophe, recteur de l’Université de Paris, aurait proposé ce sophisme : supposons un âne également pressé par la faim et la soif, placé à égale distance d’un seau d’eau et d’un picotin d’avoine, commencerait-il par boire ou par manger ?

Être en panne est une expression qui est passée du bateau à la voiture. Dans la marine, pour immobiliser un navire, on oriente le gouvernail et la voilure de telle sorte que le vent n’est plus de prise sur le dit-bâtiment

Au XVIIème siècle, mettre un bateau en panne consistait à mettre certaines voiles dans un sens et d’autres  dans le sens opposé pour obtenir « l’arrêt », son immobilisation.

Être le dindon de la farce.

Cet animal a toujours été reconnu pour sa grande sottise.

Au Moyen-Âge, dans les farces, ces comédies bouffonnes, on appelait Pères Dindons, les pères trop crédules et bernés par leurs fils.

Dans ces pièces, le père était donc le dindon de la farce.

Faire amende honorable.

L’amende honorable consistait à confesser publiquement le crime pour lequel on avait été condamné et à en demander pardon.

L’homme qui faisait amende honorable se présentait en chemise, la corde au cou. l’exécution suivait.

La peine de l’amende honorable a été abolie en septembre 1791 par la Constituante, rétablie sous la Restauration et définitivement supprimée en 1830.

Faire bonne chère.

À l’origine, le mot chière désignait le visage puis s’appliqua à la mine ou à l’air d’une personne. Ainsi faire belle, bonne chière s’utilisait pour « faire » bon visage, accueillir aimablement, traiter avec hospitalité. Peu à peu, le bon accueil devint ‘le bon repas’. Dès le XVIème siècle, faire bonne chère signifie

bien manger.

Faire des pataquès, c’est commettre de graves erreurs de langage, de mauvaises liaisons entre les mots, commettre des gaffes.

On raconte l’histoire suivante :

Un soir, au théâtre, un jeune homme est installé dans une loge, à côté de deux demi-mondaines qui prétendent parler le beau langage.

Un éventail tombe à terre. Le jeune homme le ramasse et dit à la première :

-« Madame, cet éventail est-il à vous ? »

-« Il n’est point z’à moi. »

Se tournant vers la seconde femme, le jeune homme demande :

-« Est-il à vous ? »

-« Il n’est pas-t-à moi. »

-« S’il n’est point z’à vous et s’il n’est pas-t-à vous, mais alors je ne sais pat-à-qu’est-ce ? »

« Côté cour, côté jardin. »

Dans le Mariage de Figaro, Beaumarchais dénonce par la voix de Figaro les injustices sociales, les privilèges et l’insolence des nobles. Or, il se trouve qu’un jour de 1784, aux Tuileries, les comédiens français répétaient la pièce. Leur scène regardait la Seine. Ils avaient donc côté cœur (à gauche) la cour du Palais des Tuileries et à droite un superbe jardin qui s’étendait jusqu’à la place Louis XV (aujourd’hui la place de la Concorde).

À gauche : la Cour.

À droite : le jardin.

Dorénavant, le côté cour serait le côté de la scène qui se trouverait à gauche de l’acteur et le côté jardin celui qui se trouverait à sa droite.


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