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Les Heures souterraines

Par Mathylde

“Il faut que quelque chose se passe. Quelque chose d’exceptionnel. Pour sortir de là. Pour que ça s’arrête.(…) Ce jour-là, à la fin du mois de Septembre, en l’espace de quelques minutes, quelque chose avait basculé. Ainsi s’était enclenchée une autre mécanique, silencieuse et inflexible, qui n’aurait de cesse de la faire plier.”

Les Heures souterrainesIl y a déjà longtemps que je voulais lire un roman de Delphine de Vigan. Après avoir beaucoup entendu parler de No et moi puis évidemment de Rien ne s’oppose à la nuit (dont j’attends la sortie poche avec impatience !), j’ai enfin découvert cet auteur à travers Les Heures souterraines.

J’ai dévoré ce roman … je suis vraiment tombée sous le charme de cette écriture, à la fois belle mais simple (tellement agréable après ma dernière déception littéraire ! ) et de cette histoire, bien orchestrée, sans clichés ni fioritures…

Ce roman met en parallèle deux vies, celles de Mathilde et de Thibault, bien différentes en apparence mais qui se superposent en bien des points.

Mathilde est une veuve, mère de trois garçons, qui tente de se battre tant bien que mal pour résister au harcèlement dont elle victime au travail. En effet, à une réunion, elle a osé être, une seule fois, en désaccord avec son supérieur hiérarchique, Jacques. Et depuis ce jour, elle subit les remarques désobligeantes de ce dernier, puis ses mensonges ; elle se voit évincée des dossiers importants jusqu’à se retrouver acculée au fond d’une pièce qui ressemble plus à cagibi qu’à un bureau. Les étapes du harcèlement moral sont bien décrites ainsi que leurs conséquences directes. Malgré cette pression insoutenable, Mathilde espère que la situation change. Et pourtant, c’était bien le travail qui l’avait sauvée dans un premier temps, qui lui avait permis de rebondir après le décès de son mari… Mais, c’est ce qui va ensuite la détruire, l’entraînant peu à peu dans une spirale infernale.

A quelques kilomètres de là, vit Thibault, médecin urgentiste de Paris, qui ne cesse de se débattre avec la maladie, encore tout bouleversée par sa séparation avec Lila, une femme qui ne répondait à son amour que par l’indifférence voire la cruauté. Même si son histoire est moins émouvante que celle de Mathilde, elle n’en reste pas moins intéressante, surtout grâce aux échos qu’elle suscite.

” Sa vie n’est rien d’autre que ça : une vue imprenable sur l’ampleur du désastre.”

Les personnages sont décrits de façon très juste, tout particulièrement la D.R.H. qui est tiraillée entre son poste au sein de l’entreprise et sa conscience… Même si ce n’est pas un personnage à proprement parler, la ville de Paris tient une place centrale dans ce roman qui met en scène la cohue dans le métro, la course quotidienne des parisiens de leur domicile jusqu’à leur travail, les embouteillages monstrueux… Mais, plus la foule est compacte, plus Thibault et Mathilde font l’épreuve de la solitude.

Un livre à découvrir, à faire découvrir…



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