Comme un petit malaise

Je savais qu'elle devait passer, elle m'avait dit que sa visite ne saurait tarder ainsi que la présentation de son bébé à toute l'équipe, je l'attendais aujourd'hui, je n'ai même pas été surprise en fait, si ce n'est par ce petit malaise. Mais de quoi parle t-elle enfin ? Je vous parle de la venue de la Directrice de Communication de la boîte où je travaille, la personne que je remplace en fait si vous avez bien tous suivi...

Cela ne fait que 2 mois et demi que je suis sans elle à occuper son poste mais il est devenu mien, je me suis bien approprié le rôle en fait, sans aucune gêne finalement, j'en suis encore surprise mais c'est comme ça et c'est tant mieux même il me semble. Le poisson dans son bocal ? C'est moi. J'ai entendu des rires venir de l'accueil et j'ai compris qu'elle était dans la place - tout baigne.

Je suis allée à sa rencontre, l'ai embrassée et fait un petit calin à bébé trop mignon habillé du cadeau de naissance que j'avais choisi de la part de la société, merci Petit Bateau. Nous avons papoté bébé, allaitement, fatigue, des sujets du moments évidemment puis avons rejoint le bureau pour nous poser "entre nous". C'est là que j'ai commencé à sentir un petit truc de presque rien du tout mais un truc quand même. Une mini gêne. Je suis assise à "sa" place, derrière "son" ordi, elle est à côté de moi et je lui expose le sujet sensible du moment : la nouvelle charte graphique.

Je l'ai tenu informée de ce qui se tramait bien entendu et lui avais demandé son point de vue, c'est un gros dossier le changement de logo d'une société mais j'avoue que ça m'a paru étrange de lui expliquer mon approche du sujet, ma position quant au nouvel axe de communication... même si elle était d'accord à 100% avec moi, c'était étrange de "renverser" les rôles en quelque sorte parce que du coup en ce moment c'est moi qui gère tout ça.

Une gêne légère, passagère mais palpable, comme si je n'étais pas à ma place, la sensation d'être une usurpatrice, une sorte de Bernard l'Hermite, d'autant plus quand elle s'est installée à "son" bureau quand ce fut le moment de nourir bébé... "et qu'est ce que je fais maintenant mois?" Une sensation qui n'a fait que confirmer l'idée que je me fais de son retour au mois de juillet : pas simple de cohabiter avec son "clone" hein ?!

Vous me trouvez tordue de réagir comme ça ?