"Les corps engourdis commençaient à s’ébrouer, au ralenti. Une aube semblable à tous les matins du monde. Pour la plupart c’était la fin des vacances, d’autres partaient en voyage, hors temps scolaires. Lui n’appartenait à aucun de ces univers balisés. Si les gens savaient, se dit-il. Il les regardait avec tendresse se déplacer maladroitement dans la carlingue. Sans doute vaut-il mieux ne pas savoir. Il rêva un instant d’une petite vie tranquille, d’ « expat » comme on les appelle, puis il se dit, bien sûr que non, il n’y a pas de vie tranquille, pour personne."
Extrait de "Rien compris au rock and roll", polar, Raymond Alcovère
Photo de Samuel Pujol