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ACTION ASIA et AFF : "Wu Xia" (Grand prix) + "War of the arrows", "The Sword identity" et "The Sorcerer and the white snake"

Par Vierasouto

Dans la section Action Asia du 14° Festival du film asiatique de Deauville, compétition "à part" avec son propre jury, le Grand prix a été remis au film Chinois "Wu Xia" de Peter Ho-sun Chan. Hormis "The Raid" (la critique du film ultérieurement), incroyable film Indonésien surdopé en adrénaline où un baron de la drogue, enfermé dans un immeuble cadenassé comme un coffre-fort, que la police n'ose pas investir depuis 10 ans, est la cible d'une descente musclée d'un commando d'élite, et "Warriors of the rainbow : Seediq Bale" qui a fait l'objet d'une critique séparée ICI, la section Action Asia comportait aussi "War of the arrows", "The Sword identity" et "The Sorcerer and the white snake".

"WU XIA" de Peter Ho-sun Chan, 2011 (Chine)
Grand Prix Action Asia

Pitch.
Sous la dynastie Qing, Liu Jin-xi, fabricant de papier, mène une vie paisible dans un village isolé avec sa femme Ayu et ses deux enfants. Mais l'arrivée d'un détective va bouleverser leur existence.


 

Liu Jinxi (Donnie Yen), un humble villageois, mène une vie tranquille, petit artisan dans une bourgade reculée du sud-ouest de la Chine, entourée de son épouse Ayu (Tang Wei) et de ses deux enfants, jusqu’à ce que deux brigands entreprennent de braquer la boutique dans laquelle il effectue quelques travaux. Après un combat qui parait démesuré, il tue les deux bandits à la surprise d’un enquêteur de la police, Xu Baijiu (Takeshi Kaneshiro), qui réalise que les deux voleurs avaient une expérience qui aurait dû les mettre à l’abri de la rebuffade d’un simple quidam. Le policier mène alors une enquête serrée sur le passé du villageois jusqu’à découvrir qu’il est en réalité un des chefs repenti d’un groupe faisant régner la terreur à quelque distance de là. N’acceptant pas de passer l’éponge sur le passé, et malgré son acte salvateur pour la paix du village et sa nouvelle vie rangée, le policier s’acharne à vouloir arrêter le villageois pour ses crimes antérieurs, jusqu’à révéler sa présence à ses anciens partenaires qui se mettent alors à le pourchasser.

Film d’action efficace pour les amateurs d’arts martiaux remarquablement chorégraphié, le film ne se limite cependant pas à cela, supporté par une véritable intrigue qui se développe tout au long du scénario. Les méchants ne sont pas que méchants, et les gentils ont aussi leur part d’ombre. Les combats ne sont pas que des danses bien menées, mais ils sont aussi l’occasion d’explications, d’interprétations, de surprises participant à l’enquête. L’importance de la loi est interrogée tant sur son utilité que sur les dérives de sa rigueur. La fidélité, les racines, la rédemption, la justice, tirent une trame dans laquelle se développe l’histoire sans chercher en permanence le spectaculaire, écueil fréquent des films d’action asiatiques. S’il fallait trouver un défaut au scénario, il serait peut-être dans la scène finale qui dénote du reste de la réalisation.

Côté réalisation, il est bien difficile de trouver à redire en dehors du choix de clôture. Les effets spéciaux sont réduits au minimum. L’image est difficilement critiquable. Les acteurs sont pour l’essentiel assez remarquables de sobriété, reléguant les rares attitudes outrées évoquant les westerns italiens des années 70 chez quelques personnages de second plan. Tellement rarement d’ailleurs que c’est à se demander s’il ne s’agit pas d’un clin d’œil à un code du genre auquel il faut se plier avant de bien vite s’en échapper.

"WAR OF THE ARROWS" de Kim Han-min 2011 (Corée du sud)

Pitch.
Lors de la deuxième invasion Mandchoue de la Corée, 500 000 civils sont fait prisonniers. L'histoire d'un archer Coréen, entré anonyme dans la légende, qui se bat seul au milieu de combats acharnés.

Ja-in (Moon Chae-won) et sa sœur Nam-yi (Park Hae-il) sont les deux enfants rescapés de la tuerie ayant assassiné leur père, ministre du roi de Corée, et toute sa maisonnée, sous la fausse accusation de trahison. Ils sont recueillis puis élevés en secret par leur oncle. En grandissant, Ja-in ne s’intéresse qu’à la chasse et au tir à l’arc, tandis que sa sœur se voit demandée en mariage par leur cousin. Durant la cérémonie, à laquelle Ja-in qui la désapprouve n’assiste pas, se déclenche la seconde invasion Mandchoue dont les soldats viennent interrompre les noces, tuer une partie des présents, et enlever les survivants pour les emmener en exil en Chine. Ce seront ainsi 500 000 coréens qui seront expatriés par les Mandchous menés par le fils de leur roi. A son retour, et voyant le désastre, Ja-in décide de "prendre le maquis" et de s’attaquer aux troupes ennemies pour libérer sa sœur et son mari. Expert en tir à l’arc dont il maîtrise en particulier la technique de donner à ses flèches des trajectoires improbables ainsi que divers modes de démultiplication de la puissance de ses traits, Ja-in s’engage ainsi dans une série d’escarmouches jusqu’à parvenir à libérer Nam-yi et son mari dans un engagement qui coûtera la vie au prince Mandchou. Reconnaissant l’habileté du rebelle mais avide de vengeance, un groupe d’élite de l’armée ennemie se lance alors à leur poursuite. Suit le récit épique de cette chasse à l’homme au travers des montagnes et des forêts du nord de la Corée.

Après une mise en place quelque peu poussive, le film prend rapidement une vitesse de croisière animée d’un souffle incontestable. On se prend rapidement au jeu de la poursuite, des combats par flèches interposées, surpris d’apprendre comme l’art de l’archer peut être autrement complexe que le simple fait de bien viser. La trame historique de fond n’est pas simplement traitée comme un décor mais soutient en elle-même l’attention et l’intérêt, lesquels sont émaillés de moults accrochages et batailles. La mise en parallèle de l’histoire des protagonistes et de la Grande Histoire, celle de l’arrière-plan historique, rehausse la compréhension des évènements sans jamais nuire à la qualité dramatique. La qualité de l’interprétation est à la hauteur des attentes. Quelques plans glissent inévitablement pour un film de ce genre dans des effets convenus, tels ces quelques scènes où le trajet de la flèche est suivi comme en caméra embarquée. De mêmes certains effets d’animation, comme l’intervention d’un tigre dont l’inclusion numérique saute aux yeux, sont à la limite de l’indigence. Mais ces ratages sont trop rares pour qu’on puisse réellement s’y arrêter ou avoir le temps d’en être heurté tant ils sont sporadiques.


 

"THE SWORD IDENTITY" de Xu Haofeng (Chine)

Pitch.
Deux guerriers défient sans le savoir quatre familles d'une ville du sud de la Chine qui gardent secrètes leurs techniques d'arts martiaux. Pris pour des pirates japonais en raison de la longueur de leur sabre, ils acceptent un défi pour éviter la prison.

Deux guerriers entrent en ville du sud de la Chine, équipés de sabres inhabituels, et se heurtent aux quatre écoles d’arts martiaux déjà en place et qui tiennent le haut du pavé. Pris pour des pirates japonais du fait que ces derniers emploient le même type de sabre, ils sont alors sommés de prouver leur valeur en affrontant chacune des quatre écoles et de mériter par ces quatre victoires leur droit à ouvrir ensuite leur propre école. Un des deux guerriers est rapidement mis hors de combat, mais le second relève le défi. Il triomphe de trois des écoles, mais butte finalement sur la quatrième et son champion légendaire venu à l’aide.

Pour amateurs du genre, "The sword identity" est loin d’être avare en scènes de combats de toutes sortes utilisant divers modèles d’armes blanches, de l’épée à la lance et de la hallebarde au gourdin. Les multiples scènes de bataille sont reliées par une vague intrigue où se mêlent des aspects apparemment humoristiques et un fond de spiritualité reliée aux arts martiaux. Si les combats profitent d’une scénographie et d’une chorégraphie réussie, il faut bien avouer une réelle difficulté à suivre tout le reste des évènements. On est ainsi bien en peine de résumer l’histoire autrement que dans ses grandes lignes tant on est à la limite de l’incompréhensible, pour ne pas dire en plein dedans. On comprend vaguement que les deux guerriers ne sont en réalité pas des pirates japonais mais sont issus de l’armée d’un célèbre général chinois qui a affronté lesdits pirates et est parvenu à les vaincre en s’inspirant de leurs sabres pour le perfectionner sous la forme de celui porté par les nouveaux venus. Mais qu’est-ce que ces deux hommes sont venus faire en ville ? Pourquoi toutes ces bagarres ? Que viennent faire dans cette histoire la troupe de courtisanes qui harangue les combattants, les moquent ou les aident ? Comment cette femme cachée derrière un rideau munie d’un simple bâton tient-elle en respect les troupes qui se succèdent pour tenter le passer le seuil de sa demeure ? Quel est le lien entre cette histoire et un récit secondaire impliquant la femme du "champion légendaire" et son amant qui se mêlent à la bagarre ? … Et on ne cesserait de dévider la bobine du fil des questions que faute de place …

 

"THE SORCERER AND THE WHITE SNAKE" de Tony Ching siu-tung, 2011 (Chine, Hong Kong)

Pitch.
Le démon Serpent blanc décide de prendre l'apparence d'une belle jeune femme afin de séduire le jeune herboriste Xu Xian dont elle est tombé amoureuse. Mariée à Xu Xian, elle croise un jour la route d'un sorcier chargé d'éradiquer les démons.

Les non-initiés n’imaginent pas à quel point le monde des hommes est en fait peuplé d’une quantité de démons, plus ou moins hostiles ou amicaux, aux pouvoirs variés, et capables de leur apparaître sous des formes diverses. Xu Xian (Raymond Lam), un jeune herboriste chinois, en fera pourtant l’expérience à l’occasion de la cueillette de plantes médicinales sur une haute montagne durant laquelle le démon féminin Serpent Blanc (Eva Huang), aidé par sa sœur Serpent Vert (Charlene Choi), s’éprend de lui et se présente à lui sous les traits d’une jeune fille qu’il finit par épouser. Mais c’était sans compter sans Fa Hai (Jet Li), le maître du Temple Jin Shan, dont la mission est justement de capturer les démons qui se mêlent de la vie des hommes. Bien que touché par l’amour des deux tourtereaux, Fa Hai reste cependant intraitable sur sa mission et entreprend de mettre fin à leur histoire, jusqu’à en arriver à une bataille homérique entre lui et les deux démons Serpents.

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