Silence, action!

Silence, action! Mes yeux s'agrandissent et les images commencent à danser. Je balaie d'un mouvement lent et maîtrisé le vaste paysage qui se donne à moi. Je ne tremble pas d'un cil. Ma visée est sûre d'elle, je sais ce que j'ai à dire. Première notation: il fait beau. Je renvoie dos à dos mes pensées sombres, faites dodo, compagnes de fortune, le temps est au soleil grisant. Deuxième station: la lassitude... je suis fatigué. Je tends à me définir par les histoires que je m'invente, mais je suis empêtré dans un sordide labyrinthe qui refuse de dire son nom. Troisième mouvement: le cri. Je cherche au tréfonds de mon âme et je tombe sur un grand creux, une période de ma vie qui est comme effacée, je me démène tel  un forcené et je brasse du vent, cet objet que je pensais posséder se transforme en sable, le sable m'échappe des mains, je suis désamparé. Je crie dans mon silence.