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The Fountain

Publié le 16 mars 2012 par Olivier Walmacq

2006. Un scientifique essaye desespérèment de trouver un remède pour sa femme atteinte du cancer. Pendant ce temps, il lit une histoire écrite par sa femme parlant d'un conquistador à la recherche de la fontaine de Jouvence. Elle n'a pu le finir et lui a laissé la place pour écrire la fin qu'il semble connaître...

Affiche de 'The Fountain'

La critique intemporelle de Borat

Juste après Requiem for a dream, Darren Aronofsky se retrouve sous les feux des projecteurs mais choisit un projet typiquement personnel à l'image de sa filmographie. Le film se mettra en production en 2002 avec comme acteurs principaux Brad Pitt et Cate Blanchett. Malheureusement, l'acteur fera un premier fuck à Aronofsky (il fera encore une fois le même coup avec Fighter, qui sera finalement réalisé avec succès par David O'Russell) en préférant aller faire Troie (il n'aurait pas dû) et Blanchett fera de même. Pendant un temps, The Fountain ne fut qu'un roman graphique à l'image de Southland Tales de Richard Kelly, faute de pouvoir le réaliser.
Le réalisateur reprend alors son projet co-produit par la Warner et la Fox pour le sortir en 2006. En France, le film sera distribué par TFM, soit une des boîtes de TF1. Moins prestigieux c'est clair mais on fait avec ce qu'on a.

The Fountain

On y retrouve Hugh Jackman (certainement la plus grosse prise de risque de sa carrière), Rachel Weisz, Ellen Burstyn (qui retrouve Aronofsky après sa fulgurante prestation dans son précédant film), Mark Margolis, Stephen McHattie, Cliff Curtis et Sean Patrick Thomas. A sa sortie et encore aujourd'hui, le film divise à peu près tout le monde. On aime ou pas. The Fountain fut donc un échec commercial, un film beaucoup trop ambitieux pour satisfaire tous les publics.
Néanmoins et à mon humble avis, il s'agit d'un des tout meilleurs d'Aronofsky, tout proche voire au dessus de Requiem for a dream.
Le film est particulièrement complexe et risque d'en mettre plus d'un sur le carreau. Il est donc dur de le raconter et je vais essayer malgré tout de le faire en essayant de ne pas trop en dévoiler. (Attention spoilers) Jackman incarne un chercheur en cancérologie essayant de trouver un remède pour sa femme, atteinte du crabe.

Hugh Jackman dans The Fountain

Une lutte acharnée pour notre scientifique qui voit ses espoirs partir en fumée petit à petit. Certes ses efforts sont plus ou moins récompensé par de nouvelles trouvailles mais sa volonté va être totalement affaibli par la mort de sa femme.
Pour combler son chagrin, il se transporte dans le récit de sa femme mettant en scène un conquistador cherchant la fontaine de Jouvence.
La femme du chercheur lui avait dit qu'il connaissait la fin du conte mais lui ne semblait pas comprendre. Il faudra attendre des années de deuil et d'acharnement pour qu'il prenne conscience que l'immortalité n'existe pas.
Elle n'est que source de douleur et de desespoir. Preuve en est avec la fin du conte d'Izzy. Malgré tous les efforts que l'on peut faire pour éviter cela, ils sont réduits à néant par un simple événement. Tel est ce message pessimiste mais typiquement réaliste. Aronofsky poursuit dans cette quête illusoire de l'Homme, thème principal de l'oeuvre de ce cinéaste de talent.

Hugh Jackman dans The Fountain

On retrouve ici la virtuosité de son art rien que dans les plans magnifiques de l'arbre que ce soit au temps du conquistador ou dans le futur.
Pas de doute, même si Requiem for a dream et Black Swan sont ambitieux, celui-ci l'est encore plus. Un vrai tourbillon émotionnel comme on en voit rarement. Jackman trouve probablement son meilleur rôle dans ce triple rôle pour le moins émouvant et magistral. Quant à Rachel Weisz, elle joue aussi bien que dans The Constant Gardener, sorti pile poil un an avant; ce qui est une très bonne chance.
Clint Mansell est évidemment au rendez-vous (il est le compositeur attitré d'Aronofsky) et signe une partition pour le moins époustouflante.
Preuve en est avec Together we will live forever (que vous pouvez écouter ci-dessous), morceau tout simple (que du piano!) et terriblement mélancholique. Un titre qui résume tout le film à lui tout seul.

Rachel Weisz dans The Fountain

Un film magnifique dans toute sa splendeur.

Note: 19/20


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