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Obéir et rester libre

Publié le 11 mars 2008 par Jcgbb

L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. Ainsi commence Rousseau dans Du contrat social. Non que tous aient aux pieds des chaînes de prisonnier. Mais chacun vit dans l’obéissance, tantôt à des lois, tantôt à des maîtres, en tout cas à des règles et à des coutumes. Cette sujétion n’est-elle pas le contraire de la liberté ?

Le problème politique fondamental est ainsi de trouver une forme de société par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. Comment obéir aux règles d’une société sans cesser d’être son propre maître ? Et se soumettre sans rien retrancher de sa liberté ?

Le principe de la solution est justement que chacun s’unisse à tous. Car obéir à tous, c’est n’obéir à personne. Et ce n’est pas un jeu de langage. Si en effet j’obéis à une loi valable pour tous, je me soumets à une directive générale, sans obéir à personne en particulier. Obéir à la loi, c’est se soustraire à la volonté d’un maître.

Mais la solution ne vaut que si la loi est effectivement applicable et appliquée à tous. Si j’obéis à une loi faite pour une partie de la société à laquelle je n’appartiens pas, je suis alors contraint de céder à une volonté qui n’est pas mienne. Si la loi rendait la messe obligatoire, ce serait une contrainte pour tous les non croyants.

De même si j’obéis à une loi que plusieurs transgressent impunément, c’est comme si j’obéissais à des maîtres, puisque ceux-ci sont dispensés de ce que, pour ma part, je suis tenu de faire. Enfreindre la loi est en quelque sorte se poser en maître des autres.

L’obéissance n’est libre qu’à la condition que la loi s’applique en effet à tous et à chacun.


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