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Damien Luce en Interview

Publié le 16 mars 2012 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Damien Luce en Interview© David Ignaszewski-koboy

Il y a quelques jours, nous vous avons chroniqué ici Cyrano de Boudou, le nouveau roman de Damien Luce.

Même si nous avions émis quelques petites réserves, l’auteur a accepté très gentiment de nous recevoir pour parler de ce livre et de son travail d’écriture. Un entretien à lire dans son intégralité ci-dessous.

Bonne lecture.

Bonjour Damien,

Vous êtes l’auteur de Cyrano de Boudou qui vient de paraître, pouvez-vous, pour commencer, nous dire comment vous est venu l’idée de ce livre ?

En fait c’est venu d’abord d’une passion pour la pièce Cyrano de Bergerac dont j’admire beaucoup la virtuosité, et surtout c’est aussi le fruit d’un travail sur le clown. Je suis aussi comédien et j’ai fais beaucoup de clown ces dernières années et j’ai beaucoup réfléchi sur ce que c’était que d’être clown, de pratiquer ce métier et au fur et à mesure de mon travail je me suis dis au fond pourquoi ne pas éclairer Cyrano par ce biais-là. C’est venu du constat qu’il y avait beaucoup de points communs entre le personnage de Cyrano et le personnage de clown théâtral, il y avait pas mal de substances communes. Alors évidemment il y a le nez mais à limite c’est ce qu’il y a de moins intéressants, mais il y a aussi l’échec, la sincérité et encore beaucoup d’autres. J’ai donc voulu écrire l’histoire d’un clown qui voulait  jouer Cyrano et c’est venu comme ça.

Vous êtes le premier à aborder cette pièce par ce biais-là, vous l’expliquez comment ?

J’avoue que c’est assez mystérieux car à ma connaissance il n’y a jamais eu au théâtre de version clown de Cyrano mais peut-être que c’est tout simplement parce que je suis le premier clown à m’intéresser à Cyrano, encore que j’ai du mal à le croire. Ca doit être ça.

Ce roman mélange faits réels et inventions de votre part,  le choix de savoir ce que vous alliez prendre comme détails réels vous a pris longtemps ?

C’est venu au fur et à mesure. D’abord il y a tout ce qui a attrait à la création de la pièce, à Ronstand, c’est venu assez vite, et après oui il y a un certain nombre de personnages que je fait apparaitre dans le roman qui sont des personnages réels et ça c’est venu un peu par passion pour les gens en question, il y a Apollinaire qui apparaît par exemple, et ça m’amuse aussi de relier des personnages fictifs à des réels. Après quelques recherches je me suis aperçu qu’il y a certains personnages qui vivaient à l’époque que mon personnage principal aurait pu rencontrer. C’est aussi une manière pour moi de faire vivre une époque et de montrer quels artistes étaient là à ce moment-là.

Entre les recherches et l’écriture, combien de temps vous a pris ce roman ?

Je dirais peut-être 1 an et demi du moment où l’idée à fait son chemin jusqu’au point final.

Vous êtes donc vous-même clown, est-ce que le personnage central vous ressemble un peu ?

Oui, Boudou il me ressemble, évidemment ce n’est pas moi mais il y a beaucoup de points communs avec moi. Disons que je me suis beaucoup plus mis dans ce livre que dans le précédent Le Chambrioleur. Par exemple Boudou c’est le nom de mon clown donc ça se touche (rires) et en gros ses traits de caractères sont inspirés de moi.

L’histoire est entrecoupée de flashbacks, vous avez écrits l’histoire telle quelle ou vous y avez inséré ensuite ces moments du passé ?

J’ai une idée de la structure assez vite, après l’histoire des flashbacks c’est venu après coup. Au départ j’avais fait un prologue qui raconté un peu la genèse de Cyrano et tout ce qui à préparé à sa naissance et après j’ai eu envie qu’on entre plus d’emblée dans l’histoire sans ce long prologue qui parlait de Ronstand alors que le personnage principal c’est quand même le clown. J’ai donc adopté ce système de flashbacks pour que petit à petit le lecteur connaissent des détails sur l’auteur et la pièce car tous les détails à ce moment-là sont vrais, que j’ai juste mis un peu à ma sauce.

En début d’année vous avez joué au Théâtre cette version clownesque de Cyrano, l’idée de transposer le livre sur scène est venue durant l’écriture ?

Oui j’ai eu envie très vite de monter la pièce que mon personnage monte dans le roman. Ce n’est pas une adaptation du roman, c’est vraiment la pièce de Ronstand dont je fais une adaptation clownesque que l’on a joué en janvier et février. C’est venu à peu près au milieu de l’écriture du roman.

Et est-ce que le fait d’avoir cette idée a pu influencer la suite de l’écriture ?

Oui oui, car je me suis un tout petit peu inspiré des comédiens avec qui je jouais et au fur et à mesure de la mise en scène, certaines idées se sont trouvées dans le roman comme la présence musicale par exemple. Oui ça s’est nourri l’un, l’autre.

Ce week-endvous serez au Salon du livre, une autre manière de rencontrer le public, c’est important pour vous ?

C’est un exercice qui me semble nécessaire car sinon on reste vite dans son coin et parfois on découvre des choses sur ce que l’on écris par l’œil d’un lecteur qui nous fait part d’une remarque sur le roman et on se dit « tient je ne savais pas que j’avais mis ça là-dedans ». C’est une source de richesse, on apprend sur soi en rencontrant les lecteurs et je suis d’un naturel qui aime rencontrer beaucoup de gens différents.

Avant de vous quitter, avez-vous des projets en cours que nous pourrions évoquer ?

J’ai un projet de disque pour enregistrer les suites françaises de Bach, il y en a 6 pour piano. J’ai aussi un projet avec le funambule Philippe Petit et une pianiste qui s’appelle Hélène Tysman donc ça s’est au début mais ça commence à prendre forme. Et en écriture comme je viens juste de finir ce livre j’ai des idées en tête mais pas assez concrète et définie pour en parler.

Damien Luce en Interview

Le Mediateaseur remercie une fois de plus Damien Luce pour son ouverture d’esprit et sa disponibilité. Cyrano de Boudou paru aux éditions Héloïse d’Ormesson est toujours disponible en librairie.

Vous pourrez rencontrer l’auteur sur le stand de la maison d’éditions au Salon du livre ce samedi 17 mars de 14h30 à 15h30 et le dimanche 18 mars de 11h30 à 13h.


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