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La mort de AMINA sauvera-t-elle d’autres jeunes femmes?

Publié le 16 mars 2012 par Citoyenhmida

La mort brutale d’une jeune femme est toujours bouleversante.

La mort de Amina l’est encore plus, parce qu’elle aurait pu être évitée.

Ce suicide annoncé n’est que la conséquence d’une accumulation de faits, ni plus courants ni moins rares dans la société marocaine. En d’autres circonstances, la victime aurait continué à subir son calvaire, comme des dizaines, des centaines, des milliers d’autres.

Amina a préféré la mort parce qu’elle n’a pas pu supporter de vivre avec un homme qui l’a humiliée, à cause  d’une famille qui l’a abandonnée  et par la faute d’une justice qui l’a sacrifiée.

La mort de Amina a provoqué la juste colère de la société civile marocaine mais aussi des réactions parfois sans aucun rapport avec la réalité des faits : certains ont  parlé de viol avec la complicité de l’état!

La mort de Amina est inacceptable, mais elle ne doit pas servir à mener des faux combats.

Amina est morte et pour honorer sa mémoire, il nous faut démonter le tragique processus qui a entrainé son geste désespéré et tenter de trouver les moyens pour que ce processus fatal ne soit pas enclenché ailleurs.

Que nos familles, même les plus traditionalistes, même les plus démunies, acceptent d’ouvrir leurs yeux et leurs coeurs face au drame que peuvent connaitre leurs filles!

Que nos hommes, les plus machos, les plus influents, sachent que le temps où la femme était marginalisée est fini et bien fini!

Que nos juges comprennent enfin que le rôle n’est pas de se débarrasser des affaires encombrantes, en prenant des décisions à la va-vite, mais qu’ils doivent “rendre la justice” : c’est à dire donner à chacun  le droit que la loi lui garantit.

La mort de Amina n’aura de sens que si elle ouvre la voie à la réflexion de tous et de toutes sur notre manière de concevoir le vivre-ensemble, dans l’égalité entre les hommes et les femmes.

Juristes, politiciens, sociologues, juges, avocats, acteurs de la société civile doivent contribuer à cette réflexion qui doit dépasser la simple exigence de  l’abolition de l’article 475 du code pénal.


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