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Bernard Quiriny : un talent (très) particulier

Publié le 17 mars 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Bernard Quiriny : un talent (très) particulier

EXTRAIT :
 » Religieusement , Ferdier lisait tout ce qu’écrivait Martelain, attendant le moment où son texte du jour serait exactement identique à celui de la veille. Plusieurs fois il crut ce moment arrivé; mais une comparaison attentive des deux récits lui faisait toujours découvrir un mot qui changeait, ou un signe de ponctuation – comme au jeu des sept erreurs. Malgré tout, il encourageait Martelain, lui disant qu’il était près du but, et qu’il fallait maintenant l’effort. Martelain, qui ne comprenait pas grand-chose aux propos de son médecin, le considérait avec un regard vide avant de se détourner pour tailler son crayon et se remettre au travail. 
Ferdier mourut accidentellement en 1975, à une époque où Martelain continuait d’écrire jour après jour des textes légèrement différents. « 

AVIS :
Dans le monde de la littérature, il est communément admis que la pratique de la « nouvelle » n’est pas à la portée du premier venu. Le format a ceci de particulier qu’il peut soit sublimer le génie d’un écrivain soit réduire à néant la plus infime trace de talent.
Dans cette optique, nous avouerons qu’ici à WTFRU nous nous risquons rarement à la lecture de recueil de nouvelles. C’est que, par temps de crise et de pauvreté étudiante, on préfère taper dans des valeurs sûres : question de budget. Seulement voilà, il arrive des « exceptions » et des recueils de nouvelles qui vous donnent franchement envie de relire les intégrales de Maupassant tant vous vous surprenez à aimer ce que vous avez entre les mains.
Bernard Quiriny n’est pas ce qu’on peut appeler un écrivain hyper-médiatisé.  Sa page wikipédia est pour ainsi dire inexistante. Ecrivain belge d’une trentaine d’années, il connaît ses plus grands succès avec « L’angoisse de la première phrase » et « Contes Carnivores ». Son domaine de prédilection est sans conteste le fantastique.  Bien qu’il ai publié quelques romans, le talent de B. Quiriny ne semble réellement s’exprimer qu’à travers ces recueils de nouvelles dont il est, il faut bien le dire, devenu un spécialiste.

Pour le dernier, « Une collection très particulière », B. Quiriny s’attache à rassembler des nouvelles ayant trois thèmes principaux :

_des villes imaginaires à ayant toutes des particularités extraordinaires. Certaines sont des villes symétriques, des villes où l’on ne vit qu’un jour sur deux…Des villes que l’on pourrait imaginer cousines des villes qui hantent la littérature.

_La bibliothèque invraisemblable d’un personnage tout autant étrange (Gould) qui rassemble des livres s’écrivant seuls, d’autres encore que leurs auteurs oublient en même temps qu’ils les rédigent.

_Des bouleversements qui frappent ou frapperont bientôt notre époque comme la résurrection en masse, le changement de nom perpétuel…

Tout cela forme un véritable hommage à la littérature, et une bouffée d’air frais dans cette rentrée littéraire toujours aussi saturée en joie de vivre (sic). Le style littéraire de Bernard Quiriny, fluide et sensible, nous porte de pages en chapitres et quelques heures suffisent à terminer « Une collection très particulière ».  Ce qui est plaisant, c’est de se sentir porter à travers toutes ces nouvelles par un même fil conducteur, une même idée. Un fil qui est ingénieux, surprenant, drôle… Bref un fil conducteur en tout point de vue parfait.

Lire « Une collection très particulière » permet de voyager dans un monde imaginaire décidément ravissant et plein d’humour. Ce qu’on retiendra à WTFRU, c’est qu’un recueil de ce calibre fait du bien à notre cerveau et notre bibliothèque. Pour résumer, nous vous conseillons d’acheter « Une collection très particulière », d’en prendre une dose par jour à raison de 3 à 4 fois par semaine. Cela ne peut que vous faire du bien.

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