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Le " philosophe nu " : une geologie du soi

Publié le 11 octobre 2010 par Parent @LEGOBALADIN

Sculpter en ciselant et en taillant toujours un peu plus dans le superflu ignoré l'instant d'avant... C'est à ce travail incessant d'épure que nous convie Alexandre Jollien dans son "Philosophe nu". Double travail qui relève à la fois du désenchantement qui affranchit et de la légèreté qui libère. " Flotter sans bouée ", ne serait-ce pas cela sonner juste ?
Le voyage vers l'Orient, le zen et la méditation ,s'éprouve dans une lente dissolution acceptée, par la pratique du corps et du silence. Une traversée où la joie n'est plus inconditionnelle, mais se cueille " ici et maintenant " dans les conditions de l'instant. Sentir et faire sentir comment la question se pose, heure par heure et geste par geste, dans ces voyages quotidiens entre soi et les autres, entre soi et soi. Au détour de chaque imprévu qui surgit guette la douche écossaise autant que le plus futile émerveillement : l'on meurt et l'on revit de chaque hasard entraperçu, d'une bienveillance têtue aux échos du temps.
Abandonner la pleine maîtrise comme on délaisse un miroir aux illusions; s'alléger encore et toujours de ce qui obsède; se ménager un espace d'observation amusée devant la cascade de ses rêveries du moment avant de la laisser filer hors du flot bourbeux des souvenirs ... Ma vie comme un film dont je serais et l'auteur et le spectateur : curieux dédoublement salvateur où le burlesque endosse soudain l'habit de vérité !...
" C'est l'idéal qui, trop exigeant, épuise et tue "
" Dans la joie, en fin de compte, l'ego s'éclipse "
" Il faut m'absorber dans ce que je perçois pour oublier le moi "
" La joie vient d'une adhésion qui, à son degré suprême, accepte l'imperfection du monde "
Exercices de fusion, de pure présence au monde : je suis ma fatigue, je suis mon souffle, je suis cet objet que je tiens, cette personne que je rencontre... Enfin libérés des contraintes du plaire, du complaire et du parfaire, il ne nous reste que la liberté d'être... soi. Et c'est formidablement tout.
* On peut lire le " Philosophe nu " d'Alexandre Jollien aux Editions du Seuil (août 2010)

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