Magazine Cinéma

[Critique DVD] Nuit blanche

Par Gicquel

C’est une situation inextricable, un bon coup de scénario : deux flics subtilisent un sac de drogue à des trafiquants qui remontent très vite jusqu’à l’un d’entre eux, Vincent dont il kidnappe le gamin. Le deal est évident, mais Lacombe, l’associé de Vincent, a besoin du fric de la drogue ; il n’entend pas laisser sa part.

Comme ça ne suffit pas à  gripper la machine, d’autres petits malins se mêlent à la danse que n’apprécie plus du tout Vincent.Tomer Sisley croit à son personnage et ça le sauve de la routine. Son fils s’éloigne et les méchants (dont l’étonnant Serge Riaboukine) sont de plus en plus méchants. Voilà la trame, grosso modo d’un thriller à la française, parfaitement huilé pour nous mener jusqu’au bout du suspense, même si le final est ici largement prévisible.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Quoique… A raison d’un imbroglio toutes les cinq minutes, crédible et d’un rebondissement dans le même laps de temps, tout aussi crédible, le réalisateur Frédéric Jardin,ne nous laisse guère le temps de souffler. Il nous entraîne dans un étrange manège, au cœur d’une boîte de nuit, où des flics courent après des flics pour récupérer, qui un gamin, qui le fameux sac de drogue, alors que les voyous ne savent plus à quel policier se vouer.

Et le spectateur non plus. Ce p’tit poil de rallonge en trop gâche l’harmonie musclée de ce thriller à la fantaisie particulière. Il suffit de voir le final qui trouve encore les ressorts du suspense pour ne pas départager  ipse-facto, les bons des méchants, les petits des grands. On le verra ici aussi, la valeur n’attend pas le nombre des années. Ce point de moral dans un monde brute, on le doit à Samy Seghir .Après «  Paris-Neuilly » il s’adapte gentiment à son nouveau registre.

 LES SUPPLEMENTS

  • Entretiens

Les comédiens parlent de leur personnage entre deux scènes de tournage. Mais encore …

  • Analyse d’une scène (16 mn)

Il est vrai que cette bagarre dans les cuisines où le va et vient entre flics est assez impressionnant, marque l’esprit du film. Julien Boisselier reconnaît qu’il n’est pas un habitué de la chose et se demande même s’il referait une telle bagarre. «  La veille, j’ai pas beaucoup dormi et je suis arrivé sur le plateau avec beaucoup d’appréhension. Je craignais cette scène et Tomer  conscient de mon état, m’a beaucoup aidé. »

[Critique DVD]  Nuit blanche

La confrontation entre les deux comédiens se poursuit à l’occasion de cette interview ; elle ne manque pas de piquant.

  • Chroniques d’un tournage (28 mn)

Entre le making of, l’entretien et le bêtisier, c’est une plongée originale dans les coulisses du film, assez centrée sur la boîte de nuit, l’ancien Casino de Bruxelles. Il a été entièrement décoré pour y créer des salles annexes, un salon rouge VIP avec de nouvelles tables de jeu, ainsi qu’un ascenseur et de vastes couloirs tapissés !
Le tournage  ne fut pas de tout repos. « Nous ne pouvions rien aborder ni dans la chronologie ni dans la continuité », reconnaît Frédéric Jardin, pressé par les délais de production. Il cite par exemple la scène où Tomer Sisley se fait tabasser. Il prend son coup de poing à Paris, tombe au Luxembourg et se relève en Belgique !

Si le nom du directeur photo vous dit quelque chose, ne cherchez plus, c’est bien le même Tom Stern,  l’opérateur attitré de Clint Eastwood. Ce qui a peut-être enclenché le processus : on dit qu’un remake est déjà en projet aux USA.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Gicquel 940 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines