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LES DAMES DE GRÂCE ADIEU et autres récits de Susanna Clarke

Par Phooka @Phooka_Book

LES DAMES DE GRÂCE ADIEU et autres récits de Susanna ClarkeÉditions Robert Laffont Parution : 2 Février 2012
Trad. Isabelle D. Philippe
Nombre de pages : 284
Prix : 20,00 €

Présentation de l'éditeur

En Grande-Bretagne, ne vous laissez pas prendre au charme paisible des paysages et des villages. Un pont ancien ou une trouée dans un bosquet peuvent être autant de passages pour l'Autre Pays, où vivent les fées. De nombreux mortels s'y sont égarés, parfois sans espoir de retour. À cheval entre notre monde et l'Autre Pays vivent les magiciens. Et les magiciennes. Car si les femmes furent durant longtemps interdites d'exercice de la magie, elles n'en étaient pas moins puissantes... Malicieuses, cachottières et impertinentes sous leur apparente modestie, elles s'opposent à la magie masculine qui, comme celle de Jonathan Strange & Mr Norrell, combine l'arrogance à la violence. Elles créent sous la surface du réel des ondes d'émotions, troublent délicatement l'ordre des choses, modifient imperceptiblement le sens commun. Elles entretiennent avec les fées de ces liens qui unissent les faibles face aux puissants, à cette exception près que les fées sont des sottes et les magiciennes outrageusement intelligentes. Les dames de Grâce Adieu sont trois. Sommées d'être de parfaites gourdes dans un univers d'hommes qui n'attend d'elles qu'obéissance et humilité, elles explorent avec délices les maléfices interdits qui leur permettront de protéger leur relative liberté en commettant un crime parfaitement raisonnable. Leur consœur, dans un autre lieu et un autre temps, use de toute sa ruse pour soumettre un garçon-fée et se débarrasser ainsi des soupçons d'un mari malcommode. Et quand le duc de Wellington entre dans l'Autre Pays pour récupérer son cheval, est-ce à une fée ou à une magicienne qu'il doit se confronter ? Les ruses de la gardienne de Marie Stuart, enfermée dans un château par ordre d'Élisabeth Ire, sont-elles réellement celles d'une humaine ? Quant à Mrs Mabb, une fée puissante qui aime trop les beaux militaires, surtout s'ils sont fiancés à une autre, elle se heurtera à la joyeuse, et très efficace, cruauté de sa rivale. 
Avis de Phooka:
Voilà un livre qui va encore susciter des réactions de tous types, comme cela fut déjà le cas pour Jonathan Strange et Monsieur Norell au moment de sa sortie. Roman que pour ma part j'avais vraiment beaucoup aimé alors que de nombreuses personnes l'ont abandonné en cours de lecture, ce qu'il est facile de concevoir car ce type de lecture ne convient pas à tous. Et quand je dis ça, ce n'est nullement péjoratif ou pédant, c'est juste un fait. A l'heure où tout va vite, où tout le monde est speed, où les films et les romans regorgent de rebondissements multiples et variés et le tout à cent à l'heure, Susanna Clarke, elle, écrit des romans feutrés, lents,on pourrait dire presque "plats" car ce qui s'y passe est seulement décrit par petites touches et évidemment ça déstabilise et ça ne peut pas plaire à tous.Soyons clair, ceux qui ont détesté Jonathan Strange, détesteront ces dames de Grâce Adieu. Ceux qui ont aimé, aimeront. Ceux qui  ne connaissent pas, peuvent en profiter pour découvrir cette magnifique écriture dans un livre moins dense que le premier.Un recueil de nouvelles donc, dans une époque tout à fait semblable à celle de Jonathan Strange, personnage que l'on rencontre d'ailleurs dans la nouvelle qui a donné son nom au recueil : Les dames de Grâce Adieu.
A la croisée entre Jane Austeen et Lovecraft, ce livre transporte le lecteur dans un autre temps, un autre monde, mais si proche du notre ... du moins tel qu'il était dans ces années 1800. Susanna Clarke transporte son lecteur dans l'Angleterre du XIXième siècle, une Angleterre qui, tout en gardant les caractéristiques de l'époque, est entourée de merveilleux (au sens primaire du terme). Car l'auteur nous dépeint cette atmosphère très "datée" et  arrive par toutes petites touches à y introduire du merveilleux. Et quand le lecteur se prend au jeu c'est un vrai plaisir. Telle cette nouvelle  "Le duc de Wellington égare son cheval" , nouvelle courte et magique. Magique parce qu'on y croise le duc de Wellington (déjà croisé dans Strange et Norell), mais aussi parce que cette nouvelle se passe dans le monde crée par Neil  Gaiman pour Stardust. Oui le récit se passe à Wall, LE Wall de Gaiman, près du fameux mur qui sépare le monde "normal" du monde "magique". Introduire l'Histoire dans l'histoire en se servant d'un contexte écrit par un autre ... c'est tout simplement fabuleux.On retrouve aussi John Uskglass, ce roi corbeau, qui se retrouve au prise avec un  charbonnier bien malgré lui. mais on découvre aussi de nouveaux personnages, dans la lignée des précédents.
C'est en fait une très jolie uchronie que nous conte encore Susanna Clarke, pleine de poésie, de douceur et de choses terribles cachées dans la campagne anglaise.
Un livre qui se lit comme on boit un grand vin, par petites gorgées, en savourant son plaisir. Il ne faut pas essayer de la boire goulument ce serait un vrai péché. Quelques gorgées, une nouvelle, puis une pause et puis plus tard quand l'humeur s'en ressent, s'y replonger. Délices assurées.
Merci à Livraddict pour ce partenariat.
Et hop, un petit dernier pour le Winter Time Travel!
LES DAMES DE GRÂCE ADIEU et autres récits de Susanna Clarke

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