Les infideles

 

« Comment t’expliques que le lundi j’ai envie de rester à la maison tranquille avec ma femme et dès le mercredi j’ai envie de niquer toute l’Ile de France ? ».

« Les infidèles » est un film « ovni » dans le sens où c’est un film français à sketches ayant mobilisé pas moins de sept réalisateurs : Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Alexandre Courtes, Jean Dujardin, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau et Gilles Lelouche.

Constamment drôle, souvent émouvant, parfois dramatique, « Les infidèles » est une comédie qui met finement en scène en six courtes histoires et trois interludes, l’inconstance masculine. L’adultère est mis à l’honneur par deux amis, incarnés par Gilles Lelouche et Jean Dujardin, des narcisses modernes, qui se révèlent être des partenaires du mensonge , liés par des liens indéfectibles au plus profond de la duplicité.

Bien que j’étais sceptique à l’idée d’aller de voir ce film, il s’avère que j’ai été agréablement surpris. En effet, si les affiches ont pu, pour de mauvaises raisons, « choquer », la couleur annoncée n’est pas la même. En effet, derrière l’apparente simplicité et la bonhomie chaleureuse de Jean Dujardin et de Gilles Lelouche, se cachent des personnages plus complexes qui, certes trompent leurs femmes, mais se mentent avant tout à eux-mêmes.

Le film est traité avec légèreté et la multitude des partis pris par les réalisateurs nous renvoie, nous les hommes, à nos paradoxes et à nos contradictions mais aussi à notre sensibilité. Mais n’est-ce pas dur d’être simple après tout ? Si j’ai une confidence à vous faire, j’ai été troublé par certaines « manies » qu’ont les personnages tant certaines m’étaient familières. C’est peut être pour cette raison que ce film est apprécié du public car, quelque part, le processus d’identification aux personnages marche bien.

Ceci est un message aux femmes : menteurs sont ceux qui vous diront n’avoir pas voulu à un moment de leur vie, connaître les tribulations, l’ivresse et les troubles de l’adultère.

« Les infidèles » est donc un film globalement réussi, qui remet Jean Dujardin à l’honneur là où il a excellé par le passé : nous faire rire. Il n’y a pas de doute, ce n’est pas parce qu’il a récemment obtenu l’Oscar du meilleur acteur à Hollywood, qu’il n’est pas un « Artist ».