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N'est pas Jacques Brel qui veut...

Publié le 20 mars 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique l'homme de la mancha théâtre des variétés

Inspiré du Don Quichotte de Cervantes,  "L'Homme de la Mancha" est une comédie musicale américaine dont Jacques Brel s'empara à la fin des années soixante et dans laquelle il triompha, en Belgique puis à Paris. Nous avons tous en mémoire sa version de "La Quête", devenue un standard incontournable de la chanson française. En 1988, Jean Piat se tailla également un joli succès, aux côtés de Jeane Manson, tentant à son tour de vaincre les moulins à vent.

Aujourd'hui, le baryton David Serero, qui l'an passé nous initia plaisamment à l'opéra au Ranelagh, risque une nouvelle adaptation du livret signé Dale Wasserman et nous offre une version hybride de l'oeuvre, en français (dialogues) et en anglais (lyrics originaux de Joe Darion), pour une représentation exceptionnelle le 26 mars prochain au théâtre des Variétés. Exceptionnelle à plus d'un titre...

Exceptionnelle, d'abord, par la pauvreté absolue de ce nouveau script, reflet d'un travail de toute évidence bâclé. Si nous n'avons, concédons-le, pas un souvenir précis des dialogues originels, gageons qu'ils ne peuvent être d'une aussi piètre qualité. Primaires, plats, et sans style.

Exceptionnelle, ensuite, par la grossièreté du jeu et l'interprétation approximative des deux interprètes principaux. David Serero et Jeane Manson, qui reprend ici son rôle de Dulcinéa, singent, surjouent situations et sentiments, comme s'ils s'adressaient à des enfants de quatre ans. Nous en ririons si ce n'était pénible. La maîtrise de l'art dramatique faisant souvent défaut aux chanteurs, on eut apprécié, afin de pardonner cette médiocrité, que les parties chantées fussent irréprochables. On en est loin ! Les manques de justesses alternent avec des problèmes certains de respiration et de puissance... Les bras nous en tombent. D'autant que de jeunes et talentueux artistes entourent les deux "vedettes"... Citons Laetitia Aires, Julien Salvia ou encore Lionel Losada.

Exceptionnelle, encore, par le manque de moyens hallucinant de la production. Plateau nu, une table et deux tabouret pour toute scénographie. Trois musiciens en guise d'orchestre...

Exceptionnelle enfin, par l'absence d'idée de la mise en scène, à peine digne d'une présentation de fin d'année.

Difficile, dans ces conditions, de profiter de l'agréable partition de Mitch Leigh.

Repassez-vous plutôt vos vieux vinyles de Brel...



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