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30° COULEUR, film de Lucien JEAN BAPTISTE

Par Geybuss

30° COULEUR, film de Lucien JEAN BAPTISTE

Synopsis : Patrick est un homme rigoureux et borné. Elève brillant aux Antilles, sa mère l'a envoyé à l'âge de dix ans pour faire ses études en "France". 30 ans plus tard, il est devenu un historien réputé et fier. Coupé de sa famille et de ses traditions, il s'est intégré au point d'en avoir oublié ses racines... Un noir devenu "blanc à l'intérieur"... Apprenant que sa mère est sur le point de mourir, il part en urgence pour la Martinique, avec sa fille unique, et y débarque en plein carnaval. Durant trois jours, accompagné de son ami d'enfance, l'irrésistible Zamba, il va être emporté dans un tourbillon de folie, d'émotion, d'humour et de situations rocambolesques.
Un voyage initiatique rythmé par l'ambiance et les couleurs du carnaval. Trois jours qui vont changer sa vie.

Avec Lucien Jean Baptiste, Edouard Moutoute, Loreyna Colombo

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Mon humble avis : Il y a quelques mois, je regardais avec mes neveux et nièces le film "La première étoile. J'étais sceptique, mais ce film convenait aux plus jeunes et aux plus grands de la tribu alors ! Et excellente surprise !

Aussi, à la sortie de 30° Couleur, avec Lucien Jean Baptiste comme vecteur commun, je n'ai pas hésité. Et encore un bon moment, non négligeable dans cette période morose. Et puis, quand le cinéma m'offre un voyage au bout du monde en 10mn de voiture de chez moi, j'y cours !

Dans 1ère étoile, Lucien Jean Baptiste jouait le looser. Ici, il joue tout le contraire, l'homme qui a réussi au plus haut point... Un savoureux mélange de Lilian Thuram avec le métier de Stéphane Bern. Et moi, le genre Thuram, ça me laisse pas indifférente. Comme quoi, l'habit, l'allure fait bien le moine.

Avec 30° Couleur, c'est direction la Martinique. Certes, ce n'est pas ma chère Guadeloupe mais sa soeur Antillaise, c'est déjà pas mal ! Car j'y ai retrouvé tout ce que j'aime, ce qui m'a ramenée 1h30 durant sur l'une de mes terres de coeur : l'accent créole, les expressions, les doudous qui cuisine le fri à pin, le CRS, les accras de morue qui baignent dans l'huile, les cases en bois, les rythmes endiablés du carnaval, Val Val, les bals de zouk, le bruit des minuscules grenouilles dès le crépuscule et le fameux" mchxi" en fin de phrase qui montre l'agacement ou le désintérêt, bref ce petit son qui clot le sujet. Bref, j'étais sous les tropiques pendant 1h30.

Bon et l'histoire... Bien plus sensée que ne le laisse supposer une affiche pas forcément de très bon goût. Le négropolitain qui, après 30 ans d'exil, retrouve terre et famille à l'occasion de circonstances difficiles et qui fait face à un écart de culture..., culture qu'il va redécouvrir. Voici un sujet bien traité, avec subtilité et émotions, notamment lors de l'échange violent entre la soeur (qui n'a jamais eu son billet pour la métropole) et le frère qui a eu ce billet mais l'a très mal vécu. C'est très bien montrer la complexité et la l'incompréhension qui peut régner dans une même famille, suivant le lieu de vie de chacun. La couleur de peau est elle dans le sang ou dans la culture, ou toujours dans l'âme. Et puis il y a Alice, la fille de Patrick, qui découvre ses racines pour la première fois de sa jeune vie et qui semble, peu à peu, renaître à la vie.

Mon bémol irait au rôle un peu "Too much" d'Edouard Moutoute qui donne un aspect exhubérant à un film qui ne l'est pas. On est très loin de la comédie loufoque, d'ailleurs, je n'ai pas ri à gorge déployé. J'étais juste bien, il ne me manquait qu'un Punch Coco et le souffle des alizés.

30°Couleur est un film qui mérite une autre carrière que celle qu'il a, ou a eu suivant les villes. Chez moi, à Rennes, j'ai eu la dernière séance !


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