Focus : On les avait quittés sur un EP, "Un foutu hippie", et une impatience d'avoir un long format en français. "La Bourgeoise" vient enfin mettre un terme à cette attente. Et ça sonne bien : il n'y a pas beaucoup de groupes à qui ça va aussi bien de chanter dans la langue de Dick Rivers ! Le rock de ces quatre musiciens a ça dans le sang, a dans son ADN cette faconde, cette désinvolture qui fait du disque une belle Cadillac, qu'on imagine rutilante avec un beau moteur à l'intérieur. Comme d'habitude, ça parle de drague, de bagnole, de bars et de filles. Du coup, il n'est jamais question de pose, tous les titres ont en eux ce parfum à la fois nostalgique (rock'n'roll old-school, façonné à coups de bières et de pinard) et énergique (des coups de sang bien sentis).
Et surtout, il y a des chansons. Plein, des bonnes en plus. Les arrangements ont largement gagné en qualité, avec des cordes jamais lourdes (rhaaa, "La chimère" !), des ambiances d'arrière salle de bouge ("La bourgeoise part 1") et partout, cette rythmique féline, ces soli de guitare qui tombent juste et arrivent à point dans les oreilles de l'auditeur. Il y a aussi ces interludes pleins de fougue ("Nazz", "Les cryptones", "Sa Majesté" et son petit côté Motown, groove moite qui colle à la peau), des petits bouts de country qui se coincent dans les interstices des grandes tranches de rock, ces moments à l'orgue qui ajoutent du psychédélisme à un disque déjà joyeusement foutraque, qui a en lui ce petit grain d'élégance, de folie et de morgue qui fait qu'on a envie de le remettre sur la platine et de goûter à nouveau à ces histoires en mode perfecto et belles gonzesses. Ils grandissent, enrichissent leur musique mais ne s'embourgeoisent pas : c'est du rock'n'roll, c'est The Rebels of Tijuana.
Le MySpace - Echo Orange
Chronique de l'EP "J'adore ce flic" - de l'EP "Un foutu hippie"
Chronique sur Raw Power Magazine
Coup d'oeil :On change complètement d'ambiance avec A Few My Nephew, groupe nantais issu de la rencontre de Guillaume Monnet et Etienne Bauquin qui ont reçu l'aide d'un batteur et d'un bassiste. Six titres pour ce premier EP, c'est peu, mais néanmoins suffisant.
En tout cas, suffisant pour détecter un potentiel pour ce groupe qui ne cède pas à la facilité, qu'elle soit mélodique ou stylistique. La première écoute est d'ailleurs déroutante, ne donne que peu d'indices et ne permet pas d'apprécier toutes les subtilités de ces mélodies à tiroirs, dont le charme opère progressivement, avec à chaque écoute de nouvelles raisons de croire en l'avenir brillant de ce quatuor.
"Spring" est ainsi une ballade lumineuse, bien chantée, à l'orchestration d'une finesse admirable, au même titre que "Glencoe", qui démarre avec une délicatesse bienvenue et amène des changements de cap avec naturel. Tout dans ces six titres est réussi, il y a un soin tout particulier à garder la balance entre la fièvre et la raison ("So Long"), le calme et l'énergie ("Bossa").
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News :
St Augustine sortira son prochain album aussi en vinyle : à ma connaissance, le premier vinyle chez Kütu, non ? / Il n'y est plus, chez Kütu, mais Bertrand Blanchard aka Pastry Case a un nouveau projet, Unemployment. / La Coconut Party #8, à Saintes le 21/04, accueillera François & the Atlas Mountains et Botibol. / Pas 100% français, mais la terrasse parisienne des Concerts du 7ème ciel n'en accueillera plus : une compilation permet d’entendre des reprises croisées des artistes qui y sont passés. / Vous partagez ceci, et vous aurez deux jolis titres de Reza (nouveau projet Microcultures).
Vidéo :
J'ai beau détester Bardot, il n'en est pas trop question dans ce "Bardot's Dance" de Bertrand Burgalat. Joyeusement superficiel !
Bertrand Burgalat "Bardot's Dance" par Tricatel-Vision
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble