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C'est le cuisinier lui-même qui donne de la saveur à sa cuisine : son caractère, ses rêves, ses sourires, ses larmes.

Publié le 22 mars 2012 par Clarabel

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La boutique de Madame Pamplemousse est unique. Niché dans un quartier de Paris, à l'abri des regards curieux, l'endroit fait davantage penser à l'antre du sorcier, avec ses articles aussi bizarres que du salami de Minotaure à la sauge et au thym sauvage, des queues de vélociraptor salées, du tigre à dents de sabre fumé et du roulé de langue de tyrannosaure, mais aussi des rognons de crocodile au vin de myrtilles, du piranha rôti au coulis de framboises, et j'en passe.
Il y a incontestablement un grain de folie dans ce roman, un zest de magie, une pincée de gourmandise, une cuillerée de bons sentiments, et beaucoup d'autres ingrédients savoureux ! Madame Pamplemousse est un personnage bien mystérieux, aux allures de sorcière, avec son chat au pelage blanc, répondant au nom de Camembert, et qui crache tout le temps des boules de poil dès qu'il se sent dérangé dans ses petites habitudes.
Ce chat cache lui aussi ses petits secrets.
Et c'est par hasard que la jeune Madeleine croise leur chemin, qu'elle découvre leur boutique en manquant tomber à la renverse parce que tout lui semble extraordinaire. Mais cette rencontre va aussi bouleverser sa vie et celle de son oncle, monsieur Lard, un grippe-sou tyrannique, propriétaire d'un restaurant sans attrait et sans âme, tout bonnement parce que son gros tonton autoritaire maltraite son personnel et sa cuisine.
Résultat, c'est gras, c'est lourd, c'est répugnant.
C'est alors que s'invitent les Fabuleux Délices de Madame Pamplemousse, et la Bête se transforme...
C'est indubitablement une lecture fantastique et enchanteresse. Déjà rien que la couverture donne envie d'avoir le livre entre les mains. Et croyez-moi les illustrations de Sue Hellard ne déçoivent pas un seul instant. Tout est beau dans ce roman, tout est délicieux et original. On a même le sentiment de plonger dans un Paris tout droit sorti d'un film coquet, ça fait très carte postale, mais c'est charmant.
L'histoire ressemble également à un conte merveilleux, avec une jeune héroïne au coeur d'or, exploitée par un malotru, qui va se découvrir un don rare et exceptionnel. De plus, l'écriture fait preuve d'élégance et de beaucoup d'imagination (l'inventaire des recettes et des délices fait tourner de l'oeil par exemple !). Rupert Kingfisher nous transporte dans son univers, sans difficulté, et on ne le regrette pas. 

Je connaissais la série dans sa version originale, et je suis très heureuse de la découvrir sur le marché français, c'est une découverte exquise, dont l'esthétisme vintage exerce un réel attrait. C'est à déguster sans attendre ! Le deuxième tome va paraître au mois de mai.

Madame Pamplemousse et ses Fabuleux Délices, par Rupert Kingfisher
illustrations de Sue Hellard - traduction par Valérie Le Plouhinec 
Albin Michel jeunesse, coll. Witty, 2012


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