La critique
Un film drôle, tendre et juste
Alors que le conflit israelo-palestinien fait les unes des JT, alors que dans les rues le communautarisme (voire le racisme) montent, deux familles opposées vont apprendre à se connaitre et s'aimer. C'est l'histoire de Sélima (Sabrina Ben Abdallah), jeune infirmière arabe qui aide une vieille femme juive handicapée au caractère de feu. Sélima travaille seulement une partie de la journée et est une des rares infirmières à s'entendre avec cette difficile Mme Esther (Ariane Jacquot). Alors qu'une énième assitante est renvoyée, la vieille femme se retrouve bien embarassée. Sélima propose alors les services de sa mère (Zohra Mouffok). L'entente est au beau fixe mais le fils de Mme Esther se retrouve contraint de partir quelques temps suite à une promotion. C'est ainsi que la dame emménage dans la famille de Sélima. Choc des religions.
On avait de quoi avoir peur avec le début du film. Déjà un sujet complètement casse gueule et sensible et puis le choix de mettre devant la caméra des actrices non professionnelles. Soulagement : ce trio de femmes que nous fait découvrir Philippe Faucon déborde de charme et d'énergie. Le réalisateur reprend les clichés , les habitudes quotidiennes des deux communautés et les détournent ou les transcendent de par les liens humains qui progressivement se créer. Religions, habitudes culinaires, prières : tout finira par être dépassé pour laisser place au partage et à l'écoute. Ou tout l'art du bien vivre ensemble. Avec un regard quasi-documentaire, Faucon filme le conflit israelo-palestinien vu par ceux qui sont en France et qui n'ont souvent de nouvelles que par cette maudite télévision. Et c'est là que les raccourcis dangereux peuvent émaner. Avec une grande simplicité et une belle justesse de ton, Dans la vie observe les différentes perceptions, les différents liens qui lient les personnages à la religion. Hymne à la tolérance (vis à vis de toutes les religions, modes de vie mais aussi face à l'handicap), ce film tendre nous amène à la conclusion évidente que ce qu'il y a de plus beau c'est surtout de croire en l'autre.
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