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Mickeys et petit cochon ! (by Cécile)

Publié le 25 mars 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

J'ai longuement hésité avant d'écrire ce post parce que j'ai vu beaucoup d'expos ces derniers temps, entre Paris, Strasbourg et Besançon. Mais de quoi allais-je bien pouvoir vous parler ? Puis je me suis rendue compte que j'avais très envie de vous faire partager deux découvertes : une performance des Gens d'Uterpan au Musée des Beaux Arts de Strasbourg et l'exposition « À la limite » aux Salaisons.

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Vue de l'exposition aux Salaisons, espace de présentation des oeuvres de Cécilia Jauniau / (c) Cécilia Jauniau

Je vais d'abord vous parler de l'exposition aux Salaisons, centre d'art contemporain qui se trouve à Romainville (descendre Mairie des Lilas puis un petit quart d'heure à pieds). Je suis vraiment désolée de vous en faire part alors qu'elle vient de se terminer mais les artistes qui y étaient exposés étaient intéressants et sans doute que ce sera aussi le cas lors des prochains événements !

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Vue de l'exposition aux Salaisons, espace de présentation des oeuvres de Cécilia Jauniau / (c) Cécilia Jauniau

J'ai découvert et suis allée dans ce lieu grâce à Cécilia Jauniau, artiste dont je vous avais déjà parlé ici. Ce n'est pas souvent que j'ai l'occasion de rencontrer une artiste dont j'aime le travail (un jour, sûre, je gagnerai au loto...) mais ce fut le cas ici. Dans l'espace de cette ancienne boucherie* qui était consacrée au travail de Cécilia Jauniau, j'ai pu me rendre compte de l'évolution entre les différentes œuvres qui y étaient présentées : des photographies de corps de femmes dans des poses alambiquées, puis le dessin s'y ajoute, le trait vient ensuite délimiter certaines zones, en montrer les reliefs, les énergies, les plis et les contorsions, le corps disparaît alors pour ne laisser place qu'à des lignes, on ne reconnaît plus le corps. Pour la prochaine étape, elle a le projet de passer à la sculpture, ne plus graver le papier mais la terre, je suis impatiente de voir cela !

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Timothy Perkins, sans titre n° 5, 2007, huile sur toile, 168 x 128 cm / (c) Timothy Perkins

D'autres artistes étaient aussi exposés : Hideo Morié, Laetitia Laguzet, Jérôme Rappanello, Ilona Tikvicky et Timothy Perkins. Tous étaient différents, à la limite de la vision, à la limite de la société, à la limite de ce qui est consensuel, etc. En dehors de Cécilia Jauniau, j'ai aussi beaucoup aimé le travail de Laetitia Laguzet (les gisants que l'on peut trouver dans une forêt, un parc, partout) et de Timothy Perkins (peintures qui semblent être des monochromes mais dans lesquels des portraits apparaissent). J'espère que vous aurez l'occasion de découvrir vous aussi ces artistes.

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X-Event 2.7 au Musée des Beaux Arts de Strasbourg le 18 mars 202. Courtesy: Les Gens d'Uterpan

À la limite, d'autres œuvres s'y trouvent aussi. Il y a une petite semaine, dans le cadre du week-end de l'art contemporain, était visible une performance des Gens d'Uterpan : X-Event 2.7. Elle est réalisée par les chorégraphes Annie Vigier et Franck Apertet. Comment vous résumer cela ? Je suis allée au musée des Beaux-Arts de Strasbourg le dimanche après-midi avec une amie plongeuse et, au cours, de notre visite on s'est retrouvées cernées par des hommes et des femmes portant un jean et un pull sur lequel figurait une tête de Mickey. C'était assez inquiétant : ils se sont mis à côté de nous, debout, à genou ou couchés et nous regardaient fixement. Que faire alors ? Les regarder ? Les ignorer ? Poursuivre comme si de rien n'était ? Essayer d'entamer une discussion ? A priori cette dernière option n'était pas bonne, j'ai essayé et j'ai fait un bide. Mais je ne suis pas sûre qu'une autre l'était plus.

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X-Event 2.7 au Musée des Beaux Arts de Strasbourg le 18 mars 202. Courtesy: Les Gens d'Uterpan

On observait les œuvres, nous étions nous-mêmes scrutées, sentiment étrange : que sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Ils interrogent notre position de spectateur et nous chahutent quelque peu en intervenant là et quand on ne s'y attend pas. Ainsi, si on va trop vite, on se sent pris en faute (ce fut mon cas) et on prend alors plus le temps, on arrête d'être des consommateurs pour être des observateurs et peut-être aussi des gens qui vivent les œuvres. La performance était accompagnée d'un dispositif sonore, quelque chose de sourd, sombre et répétitif vers lequel on s'approche et qui renforce l'appréhension de ce qu'on va voir.

Promis, la prochaine fois je vous parle d'une expo en cours ! Mais, parfois, c'est cet art qui est fugace, soudain, performé, qui nous met à mal, nous interroge qui m'intéresse et que j'ai envie de vous faire découvrir...

*Le carrelage est resté, le cochon à l'entrée qui est un rappel de ce qu'était le lieu avant, boucherie transformée en espace d'exposition par le directeur-artiste, Laurent Quénéhen qui est aussi le petit fils du précédent propriétaire.


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