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Il y a cent ans, le Titanic…

Par Mila1987
Il y a cent ans, le Titanic…La une du New York Times datée du 16 avril 1912. Crédits photo : Rue des Archives/GrangerCollection/RuedesArchives

Un siècle après le naufrage du Titanic, le 12 avril 1912, le plus luxueux  des paquebots ne cesse d'alimenter les fantasmes.

Tout était réuni pour secouer notre imaginaire. Un siècle que le Titanic , le plus luxueux paquebot du monde, Versailles des mers, tout droit sorti de la cuisse luxueuse de la White Star Line, sombrait lors d'une nuit sans houle et sans lune, pleine d'étoiles, au sud-est de Terre-Neuve après avoir heurté l'iceberg fatal, lame glaciale qui incisa sa coque. Le Titanic: 46.328 tonnes, 269 mètres de long, 28 mètres de large, 18,5 mètres de la ligne de flottaison au pont, 53 mètres de la quille au sommet des quatre cheminées, 66.000 tonnes de déplacement, trois hélices, puissance de 50.000 CV, pouvant filer à 25 nœuds.

Masse noire, droit devant

La construction rapide du paquebot, commencée en 1909 depuis les chantiers navals Harland & Wolff, est achevée le 31 mars 1912. Premiers essais dans les eaux de Belfast, le 1er avril. Petit défaut remarquable: le monstre, aîné d'une nouvelle génération de paquebots «quasi insubmersibles», penche légèrement sur bâbord.
Deux jours plus tard, il arrive à Southampton. On se prosterne devant cette merveille des mers. Le 10 avril, il appareille pour Cherbourg - sa seule étape en Europe continentale - où une centaine de passagers supplémentaires montent à bord. À 20h30, le Titanic lève l'ancre direction l'Irlande, Queenstown. À bord, 1313 passagers, 885 hommes d'équipage, dont la vigie Frederick Fleet, sur le pont le soir du drame. Il avait pris son quart à 22 heures. Sept messages font état de présence de glaces.
À 23h40, iceberg, masse noire, droit devant. Touché par tribord, le paquebot commence alors son agonie. La plupart des passagers sont au lit, à peine réveillés par quelque chose qui ressemble à un craquement. Dans le fumoir, on joue au bridge alors que l'eau s'engouffre de 4 mètres dans les parties basses du navire. Quelques femmes en robe de satin font encore salon. High society en sursis.
À minuit, le capitaine Smith donne l'ordre d'envoyer les premiers signaux de détresse. À 0h25: évacuation des femmes et des enfants. À 0h45: le premier canot est mis à l'eau. Bientôt les quelque 1500 qui ne trouvent pas place dans les embarcations de sauvetage refluent vers l'arrière. Vers 2h15, la première cheminée s'effondre. Les lumières s'éteignent. Le titan des mers se brise en deux. À 2h20, le transatlantique disparaît. Le plus célèbre des «titanicologues», Walter Lord, écrit: «Au moment où la mer se refermait sur le Titanic, dans le canot n°1, lady Cosmo Duff Gordon glissa à sa secrétaire, Mlle Francatelli: “Vous pouvez dire adieu à votre belle chemise de nuit!”» À 3h30: les rescapés aperçoivent le Carpathia, messie qui fera route vers New York où 30.000 personnes attendent les 711 survivants. Le Titanic entre dans la légende par le fond.

Le plus fabuleux huis clos

À la surface flottent des caisses, des meubles, tels des bouchons. Silence noir. Température de l'eau encre noire, -3°C. Le vaisseau gît à 3443 mètres de profondeur, localisé le 1er septembre 1985 par le professeur Robert Ballard du Centre océanographique de Woods Hole (Massachusetts) et Jean-Louis Michel, de l'Ifremer. Mais les mystères demeurent. L'épave alimente les rêves et les cauchemars. Le ­Titanic est le plus fabuleux huis clos de l'histoire du XXe siècle. Première, deuxième, troisième classe. Milliardaires, artistes, hauts gradés et leur cohorte de domestiques… Entrepreneurs, enseignants, ecclésiastiques et, à fond de cale, les immigrés. Et ces musiciens qui jouèrent sans relâche jusqu'au point final. Que jouaient-ils? Plus près de toi, mon Dieu, ou encore, comme se souvenait le deuxième opérateur radio, Harold Bride, l'hymne anglican Autumn. On dit, sans preuve, que certains hommes se déguisèrent en femme afin de quitter le navire. Voguent les fantasmes. La littérature et le cinéma ­allaient tout naturellement s'emparer de la fascinante tragédie au scénario plus que parfait.
source: Le Figaro.fr


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